Mali : la Cedeao place la junte sous « embargo »

Réunis lundi 2 avril à Dakar à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la Cedeao, les chefs d’État ouest-africains menés par Alassane Ouattara ont décidé d’imposer à la junte au pouvoir au Mali des sanctions immédiates sous la forme d’un « embargo total », ainsi que la mise en place effective d’une force de 2 000 hommes.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 29 mars, à Abidjan. © AFP

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 29 mars, à Abidjan. © AFP

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Publié le 2 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 19h42.

Les chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont frappé fort. Réunis lundi 2 avril à Dakar à l’occasion d’un sommet extraordinaire, ils ont décidé d’imposer à la junte au pouvoir au Mali un « embargo total », c’est à dire à la fois diplomatique et financier.

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« Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui (lundi) et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli, a déclaré le chef d’État ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao.

Parallèlement, la Cedeao a décidé la mise en place immédiate de sa force militaire, qui était déjà en état d’alerte depuis plusieurs jours. Les modalités d’activation de cette force de quelque 2 000 hommes doivent être étudiées lors d’une réunion d’un comité des chefs d’état-major dès cette semaine à Abidjan.

"Les déclarations de la junte vont dans le bon sens"

« La situation au Mali est très grave, c’est un coup contre la démocratie et une atteinte à l’intégrité territoriale de ce pays », a affirmé Ouattara. Et de répéter : « Ce n’est pas acceptable. Le retour à l’ordre constitutionnel et à l’intégrité territoriale doivent se faire dans les plus brefs délais. »

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De son côté, la junte a promis dimanche le retour à un pouvoir civil et une transition démocratique avec des élections dont la date n’a pas été précisée. Une marque de bonne volonté qui n’a visiblement pas suffit à calmer l’ire de Ouattara. « Les déclarations de la junte vont dans le bon sens, mais il faut que ce soit effectif, que la junte se mette à l’écart et transmette le pouvoir aux autorités constitutionnelles reconnues », a estimé le président ivoirien.

Le sommet de Dakar a également demandé que le gouvernement légitime qui doit être « mis en place dans les prochains jours ouvre le dialogue avec les mouvements armés », a poursuivi Alassane Ouattara. « Nous allons transmettre ces décisions au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping afin de lui demander de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour accompagner ces décisions », a-t-il le président de la Cedeao.

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Éventuelle saisine de l’ONU

Le ministère français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui assistait à la réunion de la Cedeao en marge de l’investiture de Macky Sall comme nouveau président du Sénégal, a quant à lui indiqué que le Conseil de sécurité pourrait aussi être saisi par Paris des éventuels besoins de l’organisation ouest-africaine pour régler la crise au Mali.

La France soutient les efforts de la Cedeao, qui a mandaté le président (burkinabè Blaise) Compaoré comme médiateur, et elle relaiera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la Cédéao pour appuyer ses actions », avait affirmé plus tôt un porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.

(Avec AFP)

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