La France conseille à ses ressortissants de « quitter provisoirement » le Mali

Alors que la rébellion touarègue progresse vers le sud du Mali après s’être emparée du Nord, la France conseille à ses ressortisants de quitter le pays. Sans le dire, Paris redoute qu’un fort sentiment anti-Français ne conduise à des violences envers ses quelque 5 000 ressortissants, voire que des enlèvements soient commis par Aqmi à Bamako.

De nombreux Maliens pensent que la France soutient les rebelles du MNLA. © AFP

De nombreux Maliens pensent que la France soutient les rebelles du MNLA. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 2 avril 2012 Lecture : 1 minute.

La prise par les rebelles touaregs des villes du nord du Mali fait monter la tension à Bamako, où l’on redoute des émeutes anti-Touaregs, voire anti « peaux-rouges » – c’est-à-dire dirigées contre toutes les personnes de teint clair. Et les Européens risquent de ne pas être épargnés si des violences éclataient, notamment les Français, Paris étant suspecté par nombre de Maliens de soutenir en catimini les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion).

Pour parer à tout risque lié à un éventuel « syndrome ivoirien », le ministère français des Affaires étrangères a indiqué lundi sur son site internet qu’il conseillait à ses quelque 5 000 ressortissants « dont la présence n’est pas indispensable de quitter provisoirement » le Mali, « compte tenu de l’instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à Bamako ».

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Pas d’intervention militaire française

« Il est recommandé d’éviter tout déplacement au Mali jusqu’à nouvel ordre », ajoute le Quai d’Orsay, alors que les rebelles touaregs et des groupes armés islamistes progressent vers le Sud.

« La situation est dangereuse, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à nos ressortissants dont la présence n’est pas indispensable de quitter le pays », a déclaré Alain Juppé à des journalistes à Dakar, où est prévu ce lundi sommet de la Cedeao associant des représentants de la communauté internationale, en marge de l’investiture du nouveau président Macky Sall. Et le ministre français des Affaires étrangères d’ajouter : « Nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali. »

(Avec AFP)

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