« Situation critique au Nord-Mali », selon Sanogo qui demande l’appui de la Cedeao

De plus en plus acculée, la junte au pouvoir à Bamako demande à la Cedeao de la soutenir pour faire face aux rebelles touaregs au Nord-Mali. Ceux-ci ont pris la ville de Kidal, et menacent désormais directement Tombouctou et Gao.

Le capitaine Amadou Haya Sanogo a renversé ATT le 22 mars 2012. © AFP

Le capitaine Amadou Haya Sanogo a renversé ATT le 22 mars 2012. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Après la chute de Kidal, vendredi vers 9 heures 30, qui ouvre la route de Gao aux rebelles touaregs, la junte au pouvoir à Bamako réagit par la voix de son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo. « La situation est actuellement critique dans le nord du Mali en raison de l’avancée de rebelles touaregs et d’islamistes armés, face auxquels l’armée a besoin du soutien extérieur », a-t-il affirmé au camp militaire de Kati, le QG des putschistes, à 15 km de Bamako.

« Les rebelles continuent à agresser notre pays et terroriser nos populations (…). La situation est à cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il répété, alors que Tombouctou est également menacé par les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

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"Incident malheureux"

Sanogo a également évoqué la brève manifestation de la veille sur le Tarmac de l’aéroport de Bamako, qui a empêché la délégation de chefs d’État de la Cedeao, menée par Alassane Ouattara, d’atterrir dans la capitale malienne. Il a déploré un « incident malheureux indépendant de notre volonté », puis a présenté ses excuses à l’organisation ouest-africaine. À la suite de l’échec de Bamako, celle-ci a tenu jeudi une réunion en urgence à Abidjan, en présence notamment de Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, et de Boni Yayi, président en exercice de l’UA. Un ultimatum a été lancé à la junte, la menaçant d’embargo économique et financier si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli « dans les 72 heures ».

« Nous avons compris la position de la Cedeao, nous nous félicitons surtout de la volonté de part et d’autre de continuer à privilégier le dialogue », a poursuivi Sanogo. « Nous réitérons notre invitation à la Cedeao d’approfondir davantage son analyse de la situation du Mali », a-t-il ajouté. Et de conclure : « C’est pour affronter ce défi sécuritaire, celui du redressement de notre démocratie avec un processus rapide de normalisation à travers l’organisation d’élections libres et transparentes, avec une restauration de l’État, que nous invitons une fois de plus les États de la Cédéao, la communauté internationale à soutenir les populations maliennes et la junte ».

(Avec AFP)

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