Sénégal : Wade, un « sage » en campagne

Au premier jour de la campagne électorale pour la présidentielle sénégalaise du 26 février prochain, Abdoulaye Wade a répondu aux critiques. En particulier à celles venant des diplomaties française et américaine, ou à celles portant sur son âge.

Le président du Sénégal Abdoulaye Wade,le 29 janvier 2010 à Davos en Suisse. © AFP

Le président du Sénégal Abdoulaye Wade,le 29 janvier 2010 à Davos en Suisse. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 6 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Au début de la campagne pour la présidentielle sénégalaise du 26 février prochain, Abdoulaye Wade cogne dur. Pas tellement contre l’opposition qui fait front commun contre lui sous le slogan « Wade doit retirer sa candidature », mais plutôt contre ceux qui, à l’étranger, ont remis en cause son obstination à se présenter pour un troisième mandat, malgré ses opposants qui prétendent que la Constitution ne lui en donne pas le droit.

« Je n’accepte pas le diktat de l’extérieur », a-t-il dit lors de son premier meeting de campagne, dimanche à Mbacké (centre), en faisant référence aux propos du chef de la diplomatie française Alain Juppé, lequel a répété son souhait de voir une « relève de génération » au Sénégal. « Est-ce que vous trouvez normal qu’un ministre des Affaires étrangères se mêle de la politique d’un pays pour dire ce que nous allons faire. Qu’est-ce que c’est que ces manières là ? » a répliqué Wade sur la radio française France Inter. Avant de poursuivre : « C’est inacceptable et indécent (…) Aucun Sénégalais ne peut l’accepter ».

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"L’intérêt des toubabs"

Alain Juppé n’était pas le seul visé, des hauts responsables de l’administration Obama ayant jugé ouvertement qu’il serait mieux pour le Sénégal que le président Wade prenne « sa retraite »… « Je ne cherche pas l’intérêt des Toubabs (occidentaux), mais celui des Sénégalais, a répondu Wade. Les Américains et les Français ne sont pas les patrons des Sénégalais. Personne ne peut nier notre force », a-t-il assuré, tout en précisant qu’il répondrait « éventuellement » à des déclarations des présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama, mais certainement pas à celles provenant de simples « ministres des Affaires étrangères ».

De gauche à droite, le 4 février à Dakar, les 8 candidats de l’opposition sénégalaise : Alioune Tine, Youssou Ndour, Macky Sall, Moustapha Niasse, Talla Sylla, Amath Danssoko, Idrissa Seck, Cheikh Tidjane Gadio, Tanor Dieng and Cheikh Bamba Dieye.

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© AFP

Élu en 2000 puis réélu en 2007, Abdoulaye Wade, 85 ans, briguera un troisième mandat de sept ans face à 13 candidats, le 26 février prochain. « Ce scrutin intéresse fortement l’étranger, raison pour laquelle certains ne sont pas contents de mon engagement pour la défense des pays africains », a-t-il assuré avant de répliquer aux attaques sur son âge avancé. « Que les étrangers le disent, ce n’est pas grave. Que les Sénégalais le disent, c’est un manque de respect », a-t-il répété. Tout en se qualifiant lui-même de « sage ».

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(Avec AFP)

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