Rébellion au Nord-Mali : ces « Touaregs de Kadhafi » qui soutiennent Bamako

Les ex-combattants touaregs de feu Mouammar Kadhafi sont loin de s’être tous rangés derrière le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a lancé des attaques sur plusieurs villes du nord la semaine dernière. Plusieurs de ces anciens soldats Kadhafistes revenus au Mali apportent même un soutien de poids à Bamako dans les combats.

Des anciens « Touaregs de Kaddafi » à Tacalotte, en octobre 2011. © Baba Ahmed, pour J.A.

Des anciens « Touaregs de Kaddafi » à Tacalotte, en octobre 2011. © Baba Ahmed, pour J.A.

Publié le 23 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

Avant d’attaquer Aguelhok et Tessalit, les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont pris d’assaut la ville de Ménaka, le 17 janvier, près de la frontière Mali-Niger. Pendant quelques heures, ils ont pris le contrôle de la ville avant d’être délogés par l’armée malienne, elle-même soutenue par d’anciens Kadhafistes.

Il s’agit de combattants touaregs venus de Libye et installés au mois de novembre dernier près de Ménaka par le député touareg de la même ville, Bajan Ag Hamato, avec la bénédiction de l’État malien.

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Le MNLA : une structure composite

Face à Bamako et à ses milices Kadhafistes, l’état-major du MNLA est dirigé par le colonel Mohamed Najem, un autre ancien Kadhafiste. Le groupe rebelle est structuré en plusieurs échelons, de façon que, en général, chaque niveau de commandement soit composé d’un ancien Kadhafiste et d’un déserteur de l’armée malienne. De fait, le colonel Najem est secondé par le colonel Bouna Ag Attiyoub, un militaire déserteur comme Assalath Ag Khabi, lequel dirige le deuxième échelon avec le colonel Machcanani, venu de la Libye. Le troisième niveau est celui du colonel Iba Ag Mossa, lui aussi déserteur de l’armée malienne, secondé par un autre déserteur, le commandant Hassan Habré. Chaque échelon est composé d’au moins 150 voitures et comprend près de 40 officiers maliens et libyens confondus, qui dirigent des petites unités. Quant à Iyad Ag Ghaly, qui n’appartient pas au MNLA, il se fait entourer par ses cousins, membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’un officier déserteur de l’armée malienne, Cheick Haousse. Ag Ghaly a une force militaire faible par rapport au MNLA, mais a les mêmes ambitions que ce dernier : « l’autodétermination de l’Azawad », dit un élu de Kidal.

« Les hommes du cantonnement de Ménaka ont bien travaillé pour faire sortir les combattant du MNLA de la ville », confie une source sécuritaire du Nord-Mali.

Par ailleurs, les hommes de Mohamed Ag Bachir, qui étaient cantonnés à Tacalotte, un site à 35 km au sud de Kidal, sont également entrés en action. Le 19 janvier, à Kidal, ils ont procédé à des arrestations de Touaregs soupçonnés de complicité avec le MNLA. L’ancien chef rebelle Hassan Fagaga aurait été arrêté ainsi que plusieurs jeunes. Des voitures et des téléphones satellitaires ont été confisqués sur plusieurs personnes dont des élus, notamment le maire adjoint de Kidal Abda Ag Kazina.

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« Nous comprenons bien qu’il s’agit d’une milice qui soutient l’État, mais il ne faut pas qu’elle cause du tord aux populations », réagit un élu de Kidal dont la voiture a été confisquée. Quelque 24 heures plus tard, les personnes arrêtées ont été libérées et les matériels saisis restitués grâce à l’intervention de Koulouba.

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Par Baba Ahmed, à Bamako

 

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