Libye : un nouveau gouvernement à pied d’oeuvre

Le nouveau gouvernement de transition libyen a été annoncé mardi soir par le Premier ministre Abdurrahim el-Keib. Deux anciens combattants y occupent les postes stratégiques de la Défense et de l’Intérieur. Les priorités du nouvel exécutif sont la stabilité, la réconciliation nationale et la refonte de l’armée.

Abdurahim el-Keib (D) et Abdel Hafiz Ghoga (porte-parole du gouvernement), le 22 novembre 2011. © AFP

Abdurahim el-Keib (D) et Abdel Hafiz Ghoga (porte-parole du gouvernement), le 22 novembre 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 23 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Après quelque 48 heures de retard suite à l’arrestation de Seif el-Islam, le Premier ministre libyen Abdurrahim el-Keib a formé son gouvernement. Annoncé mardi soir, celui-ci compte 24 ministères dont deux régaliens attribués à des ex-combattants : la Défense pour Oussama Jouili, un commandant de la ville de Zenten, où est toujours détenu le fils de Kadhafi ; et l’Intérieur pour Faouzi Abdelali, originaire de la ville de Misrata.

« Je peux rassurer tout le monde : toute la Libye est (représentée) dans le gouvernement », a déclaré el-Keib au cours d’une conférence de presse à Tripoli. Le gouvernement innove avec certains ministères qui voient le jour pour la toute première fois en Libye, comme celui des Martyrs, des Blessés et des Personnes disparues ou encore celui de la Société civile.

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L’ex-responsable de la compagnie pétrolière italienne ENI, Abdelrahmane Ben Yazza, décroche de son côté le ministère vital du Pétrole et du Gaz. Autre portefeuille d’importance, celui des Affaires étrangères, qui est confié à Achour Ben Khayal. Celui-ci a été ambassadeur du régime libyen au Canada, avant de rallier l’opposition en exil dans les années 2000.

L’homme par qui la révolte est arrivée

L’homme par qui la révolte était arrivée, Fathi Terbel, est quant à lui nommé ministre de la Jeunesse et des Sports. Le 15 février, c’est la détention provisoire de cet avocat de Benghazi (est), désormais membre du CNT, qui avait déclenché la première insurrection populaire contre Kadhafi. On connaît la suite…

Le nouveau gouvernement de transition est confronté à d’immenses défis. Dans un communiqué, il annonce ses bonnes intentions et définit ses priorités, au premier rang desquelles « la sécurité, la stabilité et le retour à une vie normale en fournissant les services sociaux de base, en garantissant le retour des enfants à l’école et le paiement des salaires ».

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Soutenir les efforts du CNT

Autre décision : « soutenir les efforts du CNT pour parvenir à la réconciliation nationale », et à « établir une justice garantissant les droits des individus ayant été maltraités ces 42 dernières années (sous le régime de Mouammar Kadhafi et depuis sa chute, NDLR) et garantissant aux accusés un procès équitable ».

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Enfin, le gouvernement entend également « reconstruire l’armée nationale et les forces de sécurité, et y intégrer les citoyens intéressés ». Une manière de recycler les anciens combattants rebelles, qui se trouvent désormais désoeuvrés.

(Avec AFP)

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