RDC : dernière ligne droite tendue avant les élections

C’est dans un contexte difficile marqué par la crainte de violences et des contraintes logistiques que le processus électoral en République démocratique du Congo entre dans sa dernière ligne droite.

Arrivée de Joseph Kabila le 11 septembre au bureau de la Céni. © AFP

Arrivée de Joseph Kabila le 11 septembre au bureau de la Céni. © AFP

Publié le 16 septembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Périlleuse et décisive. C’est ainsi que l’on pourrait définir cette dernière ligne droite dans laquelle s’est engagée la République démocratique du Congo, quelques semaines seulement avant les élections présidentielles et législatives du 28 novembre.

"Une épée de Damoclès"

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Une date qui continue de susciter la controverse. Elle « reste toujours comme une épée de Damoclès » estime ainsi Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique centrale à l’International crisis group (ICG). Et pour cause : dans un pays grand comme 4 fois la France, le déploiement du matériel électoral dans les quelques 62.000 bureaux de vote est un casse-tête logistique. Avec près de 32 millions d’électeurs attendus pour ces scrutins, la commission électorale nationale indépendante (Céni), et la mission de l’ONU (Monusco) sont désormais sous forte pression.

« Nous avons les urnes en Allemagne, les isoloirs à Beyrouth, les kits électoraux en Chine, les bulletins de vote en Afrique du Sud, c’est costaud ! », reconnaît Matthieu Mpita, rapporteur de la Céni.

Pour être sûr d’être prêt à temps, les organisateurs ont préféré le transport aérien au transport maritime en ce qui concerne l’acheminement du matériel. « Nous nous sommes dit « on met une croix sur cette option-là, sinon on ne tient pas la date du 28 » », explique ainsi le rapporteur.

Tensions politiques

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L’autre inquiétude, concerne la sécurité, à l’heure où les rues de Kinshasa sont le théâtre de tensions et de violences persistantes depuis le mois de juillet. Dernier évènement en date : un rassemblement des jeunes du parti d’opposition l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui dégénère après la dispersion par la police. Un mort à déplorer.

A l’approche de la présidentielle, la popularité des principaux postulants a pu se mesurer au nombre de partisans venus les accompagner à Kinshasa au dépôt de leur candidature. Même si les partis sont souvent accusés de payer des anonymes pour venir grossir artificiellement leurs rangs.

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Le Leader de l’UDPS et opposant historique, Etienne Tshisekedi, 78 ans, a fait jeu égal avec le chef de l’État, Joseph Kabila, 40 ans, venus chacun avec plusieurs milliers de supporters.

Plus en retrait sur la scène politique, Vital Kamerhe, 51 ans, ex-président de l’assemblée nationale passé dans l’opposition en 2010 et Léon Kengo, 76 ans, actuel président du Sénat et ancien mobutiste.

Face à Kabila, une opposition désunie

Selon la Céni, onze candidats ont déjà déposé un dossier. Aucune liste officielle définitive n’a cependant déjà été publiée.
A peine sa candidature déposée, Joseph Kabila est passé à l’offensive mercredi 16 septembre, devant 3000 membres de la Majorité présidentielle (MP) réunis dans sa ferme près de Kinshasa.

Elu en 2006 après avoir succédé à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001, le président sortant, « sans fausse modestie, s’est dit fier de son mandat. Il a dressé un « bilan positif » de son action et promis « de faire du Congo un pays émergent » s’il était réélu pour un nouveau quinquennat.

Face à lui, l’opposition semble plus que jamais désunie. Tshisekedi, qui a boycotté les élections de 2006, a mis fin aux négociations avec Kamerhe et Kengo, qui poursuivent eux des discussions avec les dirigeants du Mouvement de Libération du Congo (MLC) pour tenter de présenter un front uni aux deux élections à venir.
Orphelin de son leader Jean-Pierre Bemba, détenu à la Cour pénale internationale (CPI), battu au second tour de 2006 face à Kabila, le MLC ne présente pas de candidat à la magistrature suprême. Il donnera sa consigne de vote le moment venu, selon sa direction.

Mais pour le quotidien kinois le Potentiel, face à Kabila, il semblerait que l’opposition « part diminuée (…) après avoir couru sans succès derrière un consensus insaisissable. »

(Avec AFP)

 

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