Mali : des habitants de Wagadou fuient en prévision de possibles combats contre Aqmi

La forêt de Wagadou, située à la frontière entre le Mali et la Mauritanie, est à nouveau investie par des combattants d’Aqmi. Un retour en force qui contraint les populations riveraines à fuir la zone. Ces dernières craignent de se retrouver au milieu de tirs croisés entre les forces militaires régulières et les djihadistes.

Des soldats maliens patrouillent dans la forêt de Wagadou le 18 juillet 2011. © AFP

Des soldats maliens patrouillent dans la forêt de Wagadou le 18 juillet 2011. © AFP

Publié le 8 septembre 2011 Lecture : 1 minute.

Depuis le début du mois d’août, les combattants d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) ont regagné leurs bases dans la forêt de Wagadou au Mali. « Nous avons des informations qui font état de la présence de plusieurs centaines d’hommes dans la forêt de Wagadou et cela sans compter les nouveaux groupes qui affluent ces derniers jours. Nous soupçonnons fort qu’il s’agit des nouveaux éléments en provenance de la Libye », confie à jeuneafrique.com une source sécuritaire à Bamako. « Ils utilisent toutes sortes d’armes et les populations sont effrayées par le bruit dû à leur maniement dans la forêt ».

En prévention d’un possible affrontement avec les forces armées militaires maliennes et mauritaniennes, les populations nomades riveraines, notamment de la localité de Niakoro – des éleveurs – ont commencé à s’éloigner de la forêt.

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"Dommages collatéraux"

Ces populations ont en mémoire les dramatiques événements du 24 juin dernier, lorsque les armées régulières malienne et mauritanienne ont donné l’assaut contre les bases de l’Aqmi sans coordonner leurs opérations, occasionnant de nombreux « dommages collatéraux ». L’armée mauritanienne a ainsi tiré sur le véhicule du chef traditionnel de cette localité, le vieux chérif Cheikh Ahmed, confondant sa voiture avec celle d’un islamiste. Les tirs ont blessé son chauffeur à la jambe gauche.

Quelques jours plus tard, deux jeunes nomades qui voulaient ramasser des objets abandonnés par les combattants ont perdu la vie en marchant sur des mines antipersonnel. Enfin, des éleveurs auraient été « malmenés » par l’armée mauritanienne au prétexte de « mesures de sécurité » : hommes obligés de remper au sol sur le sable brûlant pour quitter la zone des combats, femmes déshabillées pour vérifier qu’elles ne portaient pas de bombes.

 

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