Libye : L’Otan responsable de quinze nouvelles victimes, selon Tripoli

Dans un communiqué diffusé dimanche 19 juin, l’Otan a reconnu une bavure militaire ayant causé des pertes civiles à Tripoli. Depuis, le régime accuse l’organisation d’être aussi responsable de la mort de quinze personnes à Sorman ce lundi.

La première bavure reconnue par l’Otan a Tripoli à provoqué la mort de neuf civils. © Mahmud Turkia/AFP

La première bavure reconnue par l’Otan a Tripoli à provoqué la mort de neuf civils. © Mahmud Turkia/AFP

Publié le 20 juin 2011 Lecture : 3 minutes.

L’Alliance a avoué ce week-end être à l’origine de deux bavures militaires, une première depuis le début de son intervention en Libye le 19 mars. Mais le régime de Mouammar Kadhafi n’en est pas resté là, et rend responsable l’organisation atlantique de nouvelle victimes, ce lundi, lors d’un raid à Sorman à l’ouest de Tripoli.

Ce raid, qui aurait tué 15 personnes selon le régime, a été mené vers 04H00 du matin (02H00 GMT), et a visé une résidence d’un vieux compagnon de route du colonel Kadhafi, Khouildi Hemidi, qui s’en est sorti sain et sauf. L’habitation, située à environ 70 km à l’ouest de la capitale, aurait été "touchée par huit missiles", selon le porte-parole du dirigeant libyen, Moussa Ibrahim.

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Selon Moussa Ibrahim, la plupart des victimes appartiennent à la famille de Khouildi Hemidi, qui faisait partie du conseil de commandement de la révolution de 1969. Deux de ses petits-enfants figurent parmi les enfants tués. « C’est un acte terroriste et lâche, qui ne peut être justifié", a dénoncé le porte-parole.

Démenti de l’Otan

Or, en début d’après-midi, un responsable de l’Otan est venu démentir l’information. "Nous n’avons pas opéré là-bas", a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat, ajoutant: la seule frappe cette nuit dans la région de Tripoli s’est déroulée "à Tripoli même, et pas à 04H00 du matin".

Misrata à nouveau bombardée

Sur le front, le bilan humain s’alourdit encore. De nouveaux combats font rage près de Misrata, a indiqué la rébellion. Un bombardement par les pro-Kadhafi aurait entraîné de nouvelles pertes humaines. « Neuf personnes ont été tuées et 51 blessées, des rebelles et des civils. Plusieurs des blessés sont dans un état grave », a-t-elle ajouté dans un communiqué.Misrata était, depuis le 12 mai, passée aux mains des rebelles suite à d’importants combats. Mais depuis le 9 juin, jour d’une attaque meurtrière lancée par les pro-Kadhafi, la guerre fait à nouveau rage dans la ville.

Venu constater les dégâts, un journaliste de l’AFP, emmené sur place avec d’autres correspondants de la presse internationale, a pourtant confirmé que plusieurs bâtiments avaient été détruits. Il n’a en revanche pas vu de corps, seulement une tête décapitée qui a été retirée des décombres. En milieu de journée, les secours s’activaient à chercher d’éventuelles autres victimes sous les décombres.

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Ces accusations du régime interviennent alors que l’Alliance, de plus en plus contestée, a reconnu ce week-end « des pertes civiles lors d’une frappe à Tripoli », selon un communiqué. « Un site militaire de missiles était la cible prévue de frappes aériennes à Tripoli, [samedi dans la nuit]. Toutefois, il peut y avoir eu une erreur dans le système qui a pu avoir causé un certain nombre de victimes civiles », poursuit le communiqué.

Pas la seule bavure

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Cette première bavure, ayant causé la mort de neuf personnes, a été qualifiée par le gouvernement de « barbarie ». Et un plus tôt, avant cette déclaration de l’organisation atlantique, Tripoli l’avait accusé de viser « délibérément des civils », sachant qu’aucune installation militaire ne se trouvait aux alentours du quartier visé ce week-end. 

« C’est une autre nuit de tuerie, de terreur et d’horreur, causée par l’Otan », a regretté Moussa Ibrahim. Mais ce n’est pas la seule « erreur » dont est responsable l’organisation. Samedi, elle a dû reconnaître avoir frappé une colonne de véhicules rebelles dans la région de Brega (est), le 16 juin.

Des évènements qui poussent le régime libyen à demander l’arrêt de « l’agression » contre la Libye, et de préférer aux combats le dialogue, pour mettre fin au conflit qui perdure dans le pays depuis le 15 février.  Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdellatif al-Obeidi, a ainsi réaffirmé ce week-end que le régime continue de soutenir le colonel Kadhafi, et que ce dernier était « prêt pour la paix et pour le combat ».

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