« Biens mal acquis » : le parquet de Paris refuse d’élargir l’enquête

Les juges enquêtant en France sur les biens de plusieurs présidents africains n’ont pas été autorisés par le parquet de Paris à étendre leurs investigations. Une nouvelle plainte a été déposée par Transparency international.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso et sa femme Antoinette, le 23 octobre 2010 à Montreux. © AFP

Le président congolais Denis Sassou Nguesso et sa femme Antoinette, le 23 octobre 2010 à Montreux. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 juin 2011 Lecture : 1 minute.

Le parquet de Paris a refusé d’élargir l’enquête sur le patrimoine en France des trois présidents africains visés par une plainte déposée en 2008 par Transparency International France dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». « C’est une décision ahurissante, contraire à l’efficacité de l’enquête et en ligne avec la logique d’obstruction du parquet depuis 2007 », s’est insurgé Me Bourdon, l’un des avocats de l’ONG.

Des proches des présidents Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) – et notamment son fils Teodorino – ainsi que ceux du défunt chef d’État gabonais Omar Bongo Ondimba ont continué d’acheter des biens en France après la plainte, selon des documents révélés par le journal Le Monde et consultés par l’AFP.

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Nouvelle enquête préliminaire

S’appuyant sur ces documents, les juges en charge de l’enquête ont demandé à pouvoir étendre leurs investigations pour vérifier la provenance des fonds ayant servi à ces nouveaux achats. Mais le parquet de Paris a refusé cette extension en mai. Il a toutefois ouvert à la fin du mois une enquête préliminaire visant ces faits à la suite d’une nouvelle plainte de l’avocat de Transparency.

Après une première plainte classée sans suite en 2007 puis en 2008, Transparency avait renouvelé son action en justice avec constitution de partie civile, procédure qui permet de saisir directement un juge d’instruction et de contourner le parquet qui, en France, est hiérarchiquement soumis au pouvoir politique. Transparency avait enfin obtenu gain de cause fin 2009 : la Cour de cassation, plus haute juridiction pénale française, jugeait sa plainte recevable – au grand dam des intéressés. (avec AFP)

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