« IB » tué par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire

Le chef rebelle Ibrahim Coulibaly, dit « IB », a été tué par les FRCI d’Alassane Ouattara et Guillaume Soro mercredi soir à Abidjan. Son « commando invisible » était vu comme une menace par le nouveau pouvoir ivoirien, bien qu’il ait contribué à la chute de Laurent Gbagbo.

Ibrahim Coulibaly, dit général IB , le 19 avril 2011 à Abidjan. © AFP

Ibrahim Coulibaly, dit général IB , le 19 avril 2011 à Abidjan. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Ibrahim Coulibaly, dit « IB » le chef du « commando invisible » d’Abobo, est mort mercredi soir.

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) du président Alassane Ouattara, avaient lancé l’assaut contre son fief abidjanais plus tôt dans la journée. Le ministère de la Défense affirme qu’« IB » a été tué lors d’une « riposte » alors qu’il refusait de se rendre.

la suite après cette publicité

Ibrahim Coulibaly avait « pris en otage toute une famille, a déclaré son porte-parole, le capitaine Léon Kouakou Alla. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n’ont eu d’autre choix que de riposter, et la riposte lui a été fatale ».

Des sources proches du chef rebelle ont en revanche affirmé à RFI qu’« IB » cherchait à se rendre au moment de sa mort.

Selon le gouvernement, deux soldats des FRCI et sept membres du « commando invisible » ont été tués dans l’affrontement.

Rival historique de Guillaume Soro

la suite après cette publicité

Ancien putschiste en 1999 et 2002, Ibrahim Coulibaly était le rival historique de Guillaume Soro (aujourd’hui Premier ministre d’Alassane Ouattara) à la tête de la rébellion contre Laurent Gbagbo. En 2004, les supporters des deux camps en étaient même venus à l’affrontement armé. Guillaume Soro devenant le seul chef de la rébellion, Ibrahim Coulibaly s’était exilé.

À la faveur de la crise postélectorale ivoirienne, « IB » était revenu à Abidjan. Il était l’un des principaux leaders du « commando invisible », un groupe armé, au départ mystérieux, qui avait commencé dès le mois de janvier à attaquer les Forces de défense et de sécurité (FDS) de Laurent Gbagbo dans la capitale économique ivoirienne. Ses attaques meurtrières avaient rapidement forcé les FDS à se retirer de son fief d’Abobo, au nord d’Abidjan.

la suite après cette publicité

Après la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril, « IB » revendiquait sa contribution à la victoire d’Alassane Ouattara et avait demandé (sans succès) à le rencontrer. Selon son entourage, c’est Guillaume Soro qui s’opposait à cet entretien.

Ce dernier avait adopté un discours de fermeté vis-à-vis des « groupes armés » à Abidjan, leur ordonnant de se désarmer et les menaçant de le faire « par la force » en cas de refus.

Félix Anoblé serait également tué

Dès mercredi matin, les FRCI, équipées d’armes lourdes (des pick-up surmontés de mitrailleuses et des lance-roquettes notamment), sont passées à l’assaut à Abobo. À la mi-journée, « IB » se disait encore en « lieu sûr » et affirmait qu’il lancerait une « contre-offensive » en « temps opportun ».

« On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu’ils doivent désarmer sans conditions », affirmait mercredi matin Félix Anoblé, le numéro deux du groupe d’Ibrahim Coulibaly, lui aussi tué d’après une source citée par RFI.

D’après le ministère de la Défense, « IB » était réfugié « dans une cour [d’habitation] non loin d’une usine à PK-18 » où a eu lieu l’affrontement final vers 20 heures (locales et GMT).

Jusqu’à mercredi, ce quartier, pourtant acquis au président Ouattara, était un des derniers secteurs qui échappait au contrôle des FRCI. À l’exception de poches de résistances dans le fief de l’ancien président Laurent Gbagbo de Yopougon, les FRCI sont désormais les seuls maîtres de la ville.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly : un itinéraire sinueux. Ici à Fresnes en 2003. © Jean Ayissi/AFP

Crise ivoirienne : le mystère IB

Contenus partenaires