Aqmi : les quatre otages français « supplient » Nicolas Sarkozy de retirer ses troupes d’Afghanistan

Les quatre otages français encore retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique ont appelé, dans un message vidéo, les autorités françaises à accéder aux requêtes de la nébuleuse salafiste et à retirer leurs troupes d’Afghanistan.

Daniel Larribe et sa femme, aujourd’hui libérée (à droite) le 30 septembre. © AFP

Daniel Larribe et sa femme, aujourd’hui libérée (à droite) le 30 septembre. © AFP

Publié le 27 avril 2011 Lecture : 2 minutes.

Les quatre otages français détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) lancent un appel à Nicolas Sarkozy, dans des enregistrements vidéo datés des 11, 12 et 13 avril. Pendant plus de trois minutes (3’36), une photo de chacun des otages gardés par des hommes en armes s’affiche à l’écran accompagnée d’un message enregistré.

"Aucun intérêt en Afghanistan"

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L’un après l’autre, ils répètent un texte quasi similaire demandant au président français de retirer ses forces armées présentes en Afghanistan : « Nous supplions le président de la République française Nicolas Sarkozy de répondre favorablement à la demande d’Al-Qaïda de retirer les troupes françaises d’Afghanistan. Parce que les Français n’ont vraiment aucun intérêt dans la guerre en Afghanistan. »

Enlevés à Arlit, au Niger, en septembre dernier, Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Ferret sont toujours détenus par Aqmi, tandis que trois autres otages (un Malgache, un Togolais et une Française) capturés en même temps qu’eux ont été libérés le 24 février. Cette libération avait été un temps considérée comme une volonté de négocier, mais Aqmi n’a jamais cessé de réclamer le retrait français d’Afghanistan.

Paris a rapidement réagi : « Ce n’est pas des preneurs d’otages qui dictent la politique étrangère de la France [sic], a affirmé le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez mercredi matin. La première tâche, c’est d’expertiser cette vidéo […] La deuxième chose, c’est que nous faisons tout pour faire en sorte qu’ils soient libérés. »

Calendrier précis et public

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En fin de semaine dernière, une source proche de la médiation avait de nouveau indiqué qu’il s’agissait de leur première revendication, qui compte davantage encore que la rançon de 90 millions d’euros qu’exige le groupe terroriste. En mars, Paris avait rejeté en bloc ces deux conditions.

« Vous voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d’Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public », avait déjà déclaré, dans un enregistrement diffusé en novembre par la chaîne qatarie Al-Jazira, l’émir d’Aqmi Abdelmalek Droukdel.

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Aqmi a prêté allégeance à Al-Qaïda et à son chef Oussama Ben Laden. Ce dernier avait déjà averti fin octobre que la France ne connaîtrait pas la sécurité tant qu’elle ne retirerait pas ses troupes d’Afghanistan et ne mettrait pas un terme à ses injustices à l’égard des musulmans, évoquant notamment la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public.

Le 21 janvier, le chef du réseau salafiste avait de nouveau lié le sort des otages français au retrait de forces françaises, qui sont près de 3 800 à se trouver au cœur des opérations en Afghanistan. (avec AFP)

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