L’Otan va prendre le commandement militaire des opérations en Libye
Après des jours de tergiversation, la coalition internationale s’est finalement mise d’accord pour confier le commandement des opérations militaires en Libye à l’Otan. La France affirme que le « pilotage politique » de l’opération restera hors de l’alliance militaire.
Tous les détails ne sont pas encore réglés, mais il semble bien que la France ait dû céder sur la question hautement symbolique du commandement des opérations militaires en Libye.
« Les pays de l’Otan sont d’accord pour lancer [le processus] qui va lui permettre de prendre le relais de la coalition lundi ou mardi », a indiqué un diplomate jeudi. L’Otan, qui était jusque-là chargée de surveiller l’embargo sur les armes à destination de la Libye, devrait prendre la direction des opérations militaires.
« Nous avons décidé de mettre en œuvre la zone d’interdiction de survol au-dessus de la Libye », a déclaré le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen. « L’Otan est parvenue à un accord politique pour inclure dans sa mission et son commandement tous les autres aspects » de la résolution 1973 de l’ONU, a cependant assuré une source très haut placée dans l’administration américaine, sous couvert de l’anonymat.
"Pilotage politique"
Paris souhaitait éviter cela pour ne pas hypothéquer la participation de pays arabes et pour conserver une marge de manœuvre pour les frappes sans avoir à toujours demander l’aval des pays de l’Alliance.
La Turquie, qui est membre de cette alliance militaire, est très favorable au commandement de l’Otan selon un diplomate. Elle cherche notamment à éviter les bombardements contre des cibles au sol.
La France a toutefois insisté sur le fait que le « pilotage politique » de l’intervention restera hors de l’Otan. Celui-ci devrait être mené par un « groupe de contact » distinct des pays participant aux opérations et qui inclurait la Ligue arabe ainsi que l’Union africaine (UA).
La première réunion de ce groupe est prévue mardi à Londres, en présence notamment de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.
100 civils tués par les bombardements selon Tripoli
Parallèlement, les opérations se poursuivent sur le terrain. Jeudi, un avion des forces libyennes a été détruit au sol par un chasseur français à Misrata (200 km à l’est de Tripoli), a indiqué l’état-major des armées à Paris.
Cette ville est toujours férocement disputée par les insurgés et les forces fidèles au colonel Kadhafi. Les forces loyalistes y ont tué 109 personnes et en ont blessé plus de 1 300 depuis le début de leur offensive vendredi dernier, a indiqué un médecin. Les frappes de la coalition se sont apparemment concentrées autour de la ville jeudi.
Selon Tripoli, les bombardements de la coalition ont fait « environ 100 morts » parmi les civils libyens depuis le début de l’offensive.
Ce bilan est contesté par la coalition. Son chef militaire le général Carter Ham a dit n’être pas « sûr qu’il n’y ait eu aucune victime civile ». « Nous sommes très, très précis et sélectifs dans nos objectifs », a-t-il affirmé. (avec AFP)
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