La frontière tuniso-libyenne prise d’assaut, la situation humanitaire s’aggrave

Les violents combats entre pro et anti-Kadhafi ont eu raison de la patience de la population. Les Libyens tentent de rejoindre en masse la frontière tunisienne pour se réfugier à l’étranger ou se faire soigner.

À la frontière entre la Libye et la Tunisie, le 27 février à Ras Jedir. © AFP

À la frontière entre la Libye et la Tunisie, le 27 février à Ras Jedir. © AFP

Publié le 1 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

La population libyenne tente de se mettre à l’abri, chassée par les violences qui en quinze jours se sont étendues à travers le pays. Depuis la semaine dernière, la frontière tunisienne est prise d’assaut – 70 000 à 75 000 Libyens l’ont déjà franchie. « Nos équipes à la frontière entre la Libye et la Tunisie nous ont expliqué que la situation y atteignait un niveau de crise », a expliqué mardi 1er mars une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming, lors d’un point presse.

« Quelque 14 000 personnes ont traversé la frontière hier [lundi 28 février, NDLR], le nombre le plus élevé jusqu’à présent », a insisté Fleming. Elle a souligné qu’encore 10 000 à 15 000 réfugiés pourraient venir dans la journée, alors que des dizaines de personnes arrivées les jours précédents attendaient d’être transférées dans d’autres villes tunisiennes.

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Par ailleurs, des témoins ont indiqué que des militaires loyaux à Kadhafi avaient renforcé leurs positions à la frontière tuniso-libyenne. Le poste-frontière de Wasen (Dahiba, côté tunisien), qui depuis dimanche était déserté par la police et les militaires, a été vu occupé par une vingtaine de soldats.

Évacuation des blessés

Les équipes médicales qui interviennent à Benghazi – deuxième ville libyenne située à l’est du pays et contrôlée par l’opposition anti-Kadhafi – étaient d’ailleurs mardi en train de tenter d’évacuer des dizaines de blessés en dehors de la Libye. Les hôpitaux de Benghazi traitent plus de 1 000 personnes aux blessures plus ou moins graves.

« Il y a une centaine de blessés qui ont besoin d’une opération chirurgicale à l’étranger. Nous avons réussi à en envoyer quelques-uns en Tunisie à bord d’un bateau », a expliqué Suhail Al-Atrash qui dirige les services de santé dans le conseil municipal formé cette semaine.

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Au moins 250 personnes, selon lui, ont été tuées à Benghazi dans les affrontements avec les forces fidèles au « Guide » de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi. Mais les hôpitaux sont incapables de donner un bilan définitif des morts, plus d’une semaine après la libération de la ville, un certain nombre de corps manquant.

Aide médicale étrangère

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Deux avions civils ont décollé mardi matin de la base militaire de Villacoublay (France), transportant des aides médicales à destination de Benghazi via Le Caire ainsi que des médecins, des infirmières, des membres de la sécurité civile et des logisticiens, a-t-on indiqué au Quai d’Orsay.

Les cargaisons et les personnels devaient être acheminés par la route jusqu’à la ville de Benghazi. (avec AFP)

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