Cameroun : deux gendarmes tués et plusieurs fonctionnaires enlevés à Bakassi

Dans la péninsule de Bakassi (sud-ouest du Cameroun), une attaque menée dans la nuit de dimanche à lundi par des rebelles a provoqué la mort de deux gendarmes. Plusieurs personnes, dont un sous-préfet, ont également été enlevées.

Vue aérienne près d’Akwa, dans la province de Bakassi (Cameroun), le 3 novembre 2008. © AFP

Vue aérienne près d’Akwa, dans la province de Bakassi (Cameroun), le 3 novembre 2008. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 8 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Les rebelles de la péninsule de Bakassi ont encore frappé. « Vers 3 heures du matin (2 heures GMT), des rebelles ont attaqué la localité de Bonjo (nord-ouest de la péninsule) où ils ont tué deux gendarmes. Ils ont ensuite attaqué la ville d’Akwa », relate une autorité administrative de la zone de Bakassi. Qui ajoute : « Depuis lors, nous sommes sans nouvelles du sous-préfet de l’arrondissement de Kombo A Bedimo [ayant pour chef lieu Akwa], du commandant de la brigade [de gendarmerie] de la ville et du commissaire [de police]. »

Selon cette même source, une « attaque » avait également eu lieu « la semaine dernière » à Ekondo Titi, entraînant la mort « d’un soldat ». Deux rebelles avaient alors été blessés et sont toujours soignés à Ekondo Titi.

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Douze personnes détenues

L’attaque de la nuit serait l’œuvre de l’Africa Marine Commando (AMC), selon une source proche des services de securité. Ils auraient confirmé avoir « avoir tué [au moins] un gendarme à Bonjo. Ils disent qu’ils détiennent douze personnes dont un sous-préfet. Les otages seraient tous des Camerounais », précise cette source.

Responsable d’une attaque d’une plate-forme pétrolière ayant fait six morts en novembre 2010, l’AMC est présenté comme le principal groupe rebelle actif à Bakassi. Il exige de chaque compagnie pétrolière en activité dans la zone de Bakassi le versement d’un « impôt mensuel ».


Des militaires camerounais le 26 mars 2010 sur une route construite par l’armée, près d’Akwa, dans la péninsule de Bakassi.
© AFP

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Depuis trois ans, les attaques en mer et enlèvements – souvent attribués par les autorités camerounaises à des « pirates » – se sont multipliés au large de la péninsule de Bakassi, région marécageuse de 1 000 km2, difficile d’accès et potentiellement riche en pétrole et gaz.

Après un différend frontalier entre Abuja et Yaoundé, la péninsule a fait l’objet d’un accord au terme duquel elle a été rétrocédée au Cameroun en 2008. Avant l’AMC, les Bakassi Freedom Fighters (BFF) avaient eux aussi opéré de nombreuses attaques dans la région, enlevant notamment en novembre 2008, dix personnes dont sept Français salariés du secteur pétrolier. (Avec AFP)

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