Le Maroc s’insurge contre des « fausses informations » diffusées par des médias espagnols

Rabat a convoqué l’ambassadeur d’Espagne pour protester contre la diffusion de « fausses nouvelles » sur des mouvements de troupes marocaines qui auraient eu pour but de prévenir d’éventuelles émeutes sociales. Un nouvel épisode des rapports conflictuels entretenus par les deux voisins méditerranéens.

Khalid Naciri, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, le 14 novembre 2010. © AFP

Khalid Naciri, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, le 14 novembre 2010. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 31 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est un signe de la susceptibilité actuelle du Makhzen, mais surtout de la dégradation des relations entre Rabat et Madrid. Quand des informations douteuses paraissent dans la presse espagnole sur le Maroc, ce dernier n’hésite pas à convoquer l’ambassadeur espagnol pour lui faire la leçon. Comme si la diplomatie ibère était coupable d’organiser des campagnes d’intoxication dans la presse espagnole pour déstabiliser le royaume…

L’ambassadeur d’Espagne a donc été convoqué à Rabat par le ministre des Affaires étrangères, Taieb Fassi Firhi, pour qu’il entende les vigoureuses protestations du gouvernement marocain contre des informations de médias espagnols sur des mouvements de troupes marocaines, qui auraient été ramenées du Sahara occidental de manière à intervenir en cas de troubles consécutifs aux révoltes en Égypte et Tunisie.

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« Le gouvernement du Royaume du Maroc oppose un démenti catégorique à ces fausses nouvelles », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Khalid Naciri, au cours d’un point presse dimanche. Selon lui, Rabat a « accueilli avec indignation les informations fallacieuses propagées par certains médias publics » espagnols, notamment la télévision publique Canal 24. Des « allégations infondées relatives au fait que le Maroc aurait déployé des troupes des Forces Armées Royales stationnées dans nos provinces du sud vers Casablanca et Rabat, et ce en prévision de supposées manifestations éventuelles », a-t-il précisé. Mais ce n’est pas tout.

"Paroxysme dans l’agressivité et la haine"

Le ministre de l’Intérieur Taieb Cherkaoui a également protesté auprès de son homologue espagnol pour éviter « la perpétuation de ces dérapages médiatiques à répétition », a-t-il précisé, faisant référence au traitement médiatique espagnol (jugé pro-Polisario) du démantèlement catastrophique, le 8 novembre à Laayoune, d’un camp de quelque 15 000 contestataires sahraouis.

Les récentes informations sur d’éventuels mouvements de troupes sont « une extension naturelle des méthodes de travail […] qui ont atteint leur paroxysme dans l’agressivité, la haine et la falsification de la réalité lors de la couverture de l’affaire du campement » de Laayoune, a d’ailleurs affirmé M. Naciri. On se souvient que Rabat avait notamment reproché à des médias espagnols d’avoir publié une photo d’enfants palestiniens blessés dans une attaque israélienne sur Gaza en 2006, en la présentant par erreur comme celle de « victimes de la répression marocaine ». (Avec AFP)

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