Déchéance des députés de l’ANC : Jean-Pierre Fabre organise la riposte

Jean-Pierre Fabre et huit députés de son parti, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), ont été déchus de leurs mandats par la Cour constitutionnelle du Togo. Les parlementaires ne décolèrent pas et ils entendent user de tous les moyens légaux pour retrouver leurs sièges. Et surtout, maintenir la pression populaire.  

Patrick Lawson (à g.) et Jean-Pierre Fabre, le 13 mars 2010, à Lomé. © Jean-Claude Abalo pour J.A.

Patrick Lawson (à g.) et Jean-Pierre Fabre, le 13 mars 2010, à Lomé. © Jean-Claude Abalo pour J.A.

Publié le 26 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Jean-Pierre Fabre a confiance en la plus haute institution judiciaire togolaise. Le leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) compte faire appel de la décision de la Cour constitutionnelle les radiant de l’Assemblée nationale, lui et huit autres députés de son parti.

« Les arrêts de la Cour constitutionnelle sont susceptibles de recours. Et nous entendons faire appel de cette décision », a confié Jean-Pierre Fabre à jeuneafrique.com. Mais les députés déchus comptent également jouer la carte diplomatique pour régler ce « contentieux juridico-politique ».
 
« Nous avons déjà alerté nos collègues des autres groupes parlementaires et les ambassades accréditées dans notre pays. Nous allons saisir toutes les institutions parlementaires internationales, notamment les Parlements de la Cedeao et de l’Union africaine pour leur dire ce qui se passe dans notre Parlement depuis trois mois », a déclaré Patrick Lawson, premier vice-président de l’ANC à Radio Zéphyr, une station locale. En écho à Fabre qui a assuré : « Nous allons user de toutes les voies possibles. »

la suite après cette publicité

Abdou Assouma, président de la Cour constitutionnelle de Togo.

© Jean-Claude Abalo, pour J.A.

Retour aux marches de protestation

la suite après cette publicité

Parallèlement à cette guerre juridique qui ne fait que commencer, l’opposition ouvre un autre front. Finie donc la trêve décrétée par Jean-Pierre Fabre et ses amis depuis la création de l’ANC. L’opposant et ses militants vont reprendre les marches et meetings des samedis. Cette fois-ci, ce ne sera plus pour protester contre la réélection de Faure Gnassingbé, mais pour dénoncer « le complot ignoble que Gilchrist Olympio et ses amis de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle ont mis en œuvre pour exclure, de l’Assemblée nationale, neuf députés de l’ANC », peut-on lire dans un communiqué du parti.

L’ANC lance un appel aux populations pour un grand rassemblement ce samedi à la plage de Lomé, et le jour suivant à Sokodé (300 Km au nord de Lomé). Pour le parti, « l’objectif poursuivi par le tandem RPT-UFC est d’obtenir la majorité qualifiée pour modifier à sa guise la Constitution ».

la suite après cette publicité

Reste à savoir si la pression populaire et les autres recours pourront faire changer la donne. Cependant, ce dont on est sûr, c’est que cette décision de la juridiction suprême togolaise risque de renforcer le climat délétère qui prévaut dans le pays depuis l’élection du 4 mars dernier.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’opposant Jean-Pierre Fabre (g) et le président Faure Gnassingbe, en mars 2010. © AFP

Jean-Pierre Fabre et huit membres de l’ANC évincés de l’Assemblée

Contenus partenaires