Sommet de l’OIF : les Africains à l’honneur

Le XIIIe sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) consacre, une nouvelle fois, le poids du continent. La plupart des chefs d’Etat africains ont fait le déplacement de Montreux, en Suisse. L’occasion aussi pour Nicolas Sarkozy de préparer la présidence française du G20 et G8.

Réunion préparatoire au XIIIe sommet de la Francophonie à Montreux (Suisse) le 20 octobre. © AFP

Réunion préparatoire au XIIIe sommet de la Francophonie à Montreux (Suisse) le 20 octobre. © AFP

Publié le 23 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Un président qui a profité de l’enceinte francophone pour prendre les devants avant d’autres rencontres internationales, Nicolas Sarkozy ; un chef d’Etat particulièrement attendu et très sollicité, Joseph Kabila ; et un grand absent, Abdelaziz Bouteflika. Tel pourrait être le résumé du casting de ce XIIIe sommet de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui a officiellement ouvert ses travaux samedi, à Montreux (Suisse), en présence d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement.

Au premier rang, notamment, à la tribune lors des discours d’ouverture : Boni Yayi (Bénin), Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Paul Biya (Cameroun), Idriss Déby Itno (Tchad), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Amadou Toumani Touré (Mali), François Bozizé (Centrafrique), Ali Bongo (Gabon)… et Joseph Kabila qui aura maintenu jusqu’au bout un insoutenable suspens.

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Tout le monde veut rencontrer Kabila

Après avoir boudé il y a deux ans la grand-messe à Québec, au Canada, cette fois le président congolais a fait le déplacement. « S’il voulait obtenir le prochain sommet en 2012 à Kinshasa, cette présence relevait de la figure imposée », glisse un diplomate français. La confirmation de la prochaine ville hôte devrait intervenir dimanche lors de la clôture du sommet.

En attendant, les demandes d’entretiens auprès du protocole congolais ont afflué sur les bords du Lac Léman. Belgique, France, Canada… tout le monde veut rencontrer Kabila pour obtenir des garanties quant à l’organisation du scrutin présidentiel prévu en novembre 2011. « L’accord avec les Chinois et la remise en cause de certains permis miniers ont également agacé les capitales occidentales », ajoute un observateur. Un entretien est prévu dans la journée avec Nicolas Sarkozy qui a pris soin de saluer personnellement son homologue congolais à la tribune devant micros et caméras.

Sarkozy en grande forme

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Un Sarkozy en grande forme sur les bords du lac Léman. Après avoir laissé derrière lui pendant quelques heures les agitations sociales dans son pays, « Sarko » a retrouvé ce qu’il adore par dessus tout : un pupitre pour énoncer ses vérités sur ce que devrait être la nouvelle gouvernance mondiale. Morceaux choisis.

Face au désordre du système financier et monétaire international : « Nous nous en sortirons tous ensemble ou nous échouerons tous ensemble. » Devant la nouvelle flambée des prix des matières premières : « A-t-on déjà oublié les émeutes de la faim de 2008 ? » Sur la réforme des Nations unies : « Est-il normal qu’il n’y ait aucun pays africain membre permanent au Conseil de sécurité ? » Sur le défi de l’aide au développement : « Nos budgets sont tous en déficit. Si on veut tenir nos engagements en matière d’aide, il faut poser la question des financements innovants. » Voilà autant de sujets qui lui « tiennent à cœur » et qui seront à l’agenda du G20 et G8, dont la France prend la présidence respectivement à partir du 12 novembre et début 2011.

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Couac diplomatique pour Bouteflika

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, officiellement invité par la Confédération helvétique, n’aura pas entendu ces belles paroles. « Il y a eu un couac diplomatique. L’invitation est parvenue mi-septembre. C’était trop tard, selon Alger », explique une source de l’OIF. Encore une occasion manquée pour l’Organisation qui ne désespère pas d’ajouter un jour l’Algérie à ses 56 Etats et gouvernements membres. Pas sûr que l’ex-président sénégalais, Abdou Diouf, qui sera reconduit dimanche pour un troisième mandat de quatre ans puisse obtenir cette victoire sur l’histoire.

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