Jean-Pierre Fabre crée son ANC

Jean-Pierre Fabre, le candidat de l’Union des forces de changement (UFC) à la dernière présidentielle togolaise a désormais son parti, l’ANC (Alliance nationale pour le changement).

Jean-Pierre Fabre, arborant les couleurs de son ex-parti l’UFC, le 20 mars 2009. © AFP

Jean-Pierre Fabre, arborant les couleurs de son ex-parti l’UFC, le 20 mars 2009. © AFP

Publié le 11 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

L’assemblée constitutive de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a été tenue dimanche, en présence de 90 % des membres du bureau national de l’UFC acquis à la cause de l’opposant Jean-Pierre Fabre.

« Notre ambition est de rassembler tous les partis politiques qui sont autour de nous, comme on l’a fait à travers le Frac [Front du rassemblement pour l’alternance et le changement, NDLR]. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous des nationalistes, et nous nous battons tous pour le changement », a confié Éric Dupuy, chargé de communication du nouveau parti joint par Jeuneafrique.com.

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« Laissez Gilchrist Olympio et sa coquille vide de l’UFC [entré au gouvernement, NDLR]. L’ANC veut aujourd’hui rechercher les voies et moyens pour réaliser l’alternance tant souhaitée par les Togolais », selon un autre responsable du parti.

De sources proches du président de l’ANC, les textes fondamentaux du parti étaient déposés ce lundi au ministère de l’Administration territoriale, conformément à la Constitution togolaise. Et les pro-Fabre attendent de voir l’attitude des autorités concernant les formalités pour la reconnaissance de ce parti.

« Tant que nous n’avons pas reçu le récépissé officiel, toute activité publique nous est interdite », a indiqué Dupuy pour expliquer les raisons de la naissance de ce parti loin des micros et caméras.

Gaz lacrymogènes et balles à blanc

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Le domicile de Jean-Pierre Fabre a été pris d’assaut samedi dernier par les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés parmi ses sympathisants. Ces derniers ont pris l’habitude, malgré l’interdiction systématique des autorités, de se regrouper tous les samedis aux alentours du domicile de Fabre pour protester contre la réélection de Faure Gnassingbé. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes et des de balles à blanc pour disperser la foule qui cherchait à se refugier chez le leader de l’ANC.
 
 « La personne sur qui on a tiré [Komlanvi Djondo, proche de Fabre] se trouvait dans la cour de mon domicile à moins de trois mètres de moi. […] Le maintien d’ordre ne se fait pas dans un domicile. Nous sommes dans une dictature militaire qui ne dit pas son nom », déplore le dissident de l’ex-secrétaire général de l’UFC.

Il y a deux semaines, un photojournaliste a également été blessé par des tirs de balles en caoutchouc. Les témoins attribuent cet acte à un groupe d’individus non identifiés qui ont commis ce forfait à partir d’un véhicule banalisé.
 
Jean-Pierre Fabre et ses sympathisants n’en continuent pas moins de contester la réélection de Faure Gnassingbé. Malgré la répression policière, parfois dans le sang, séances de prières et marches pacifiques rythment leurs journées du mercredi et du samedi.
 
Rappelons que la création de l’ANC met ainsi fin à la lutte de leadership engagée au sein de l’UFC, le principal parti d’opposition. La guéguerre entre Gilchrist Olympio, président-fondateur de l’UFC et Jean-Pierre Fabre, challenger de Faure Gnassingbé à la présidentielle du 4 Mars dernier, va prendre une autre allure. Comme l’a souligné à l’AFP, le professeur de droit à la retraite, Évariste Agidou, « chacun prend maintenant son chemin et verra, les mois à venir, sur le terrain, sa force de frappe ».

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