Première réussie pour le Marrakech Art Fair

Depuis le 8 octobre, la Perle du Sud a accueilli la première édition du Marrakech Art Fair. Avant la clôture officielle de cette foire internationale d’art moderne et contemporain prévue lundi 11 octobre, le vernissage du 8 octobre a été une grande réussite.

Salon perse du palace Es Saadi, où s’est tenu le vernissage, le 8 octobre. © D.R.

Salon perse du palace Es Saadi, où s’est tenu le vernissage, le 8 octobre. © D.R.

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Publié le 11 octobre 2010 Lecture : 3 minutes.

Ils sont venus, ils sont tous là ! Vendredi 8 octobre, collectionneurs, artistes et galeristes du monde entier s’étaient donné rendez-vous au Marrakech Art Fair, la première foire d’art contemporain au Maroc.  C’est dans la Ville ocre, « cosmopolite et capitale des arts » qu’Hicham Daoudi, patron d’Art Holding Morocco, a choisi de lancer cette première édition, dont le budget est estimé à plus de 8 millions de dirhams.

Le but ? Susciter une multitude de  rencontres. Entre acheteurs marocains et peintres étrangers, entre artistes marocains et galeristes du monde entier, entre collectionneurs internationaux et jeunes talents du continent africain.

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Un pari international

Plus de quarante galeries ont fait le voyage. Une moitié est originaire d’Europe (Allemagne, Angleterre, Belgique), dont la plupart sont parisiennes. L’autre moitié vient du Moyen-Orient, notamment d’Égypte, de Dubaï, de Tunisie et bien sûr du Maroc. Pour les organisateurs, il était essentiel de faire de cet évènement un lieu de dialogue Orient – Occident et de faire connaître la nouvelle génération d’artistes arabes.

« Cette foire était un énorme pari ! Qu’autant de galeries se soient déplacées est extraordinaire, surtout quand on sait le prix que coûtent ces voyages avec les assurances et le transport des œuvres », se réjouit le peintre, écrivain et sculpteur Mahi Binebine, dont plusieurs tableaux ainsi qu’un immense totem de bronze sont exposés. Pour lui, la foire va permettre de savoir si les acheteurs d’art marocains, dont le nombre ne cessent de se multiplier, sont prêts à acheter autre chose que des artistes marocains.

Vendredi soir, dans les couloirs de l’hôtel Es Saadi, le vernissage est incontestablement un succès. Beaucoup de monde s’est déplacé dans la partie « commerciale » de la foire, là où les galeries présentent leurs artistes. Japonais en kimono, Indiens en sari, milliardaire anglais, amateurs d’arts africains : on croise de tout dans les allées de la foire.

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Le travail d’exposition est remarquable : décor d’une blancheur immaculée, les œuvres sont très bien mises en valeur dans des espaces épurés. Le parti pris est clairement celui de l’originalité, de la couleur, d’une modernité assumée et souvent pleine d’humour. Bernard Buffet, Jean Michel Basquiat, Malick Sidibé, Mounir Fatmi, Mahi Binebine, Fouad Bellamine ou encore Mourabiti font partie des artistes représentés.

Une foire incontournable

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« C’est une merveilleuse initiative. Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de l’émergence d’un marché de l’art marocain. Mais les occasions d’aller à la rencontre de ses acteurs sont rares. En voilà une ! », se félicite Marie Vitoux, galeriste à Paris.

Pour la Galerie Hussenot, la venue à Marrakech Art Fair s’est faite par l’intermédiaire de ses artistes et notamment de Mounir Fatmi, artiste d’origine marocaine. « On est venu pour découvrir de nouveaux artistes, mais surtout pour voir s’il y a vraiment des acquéreurs prêts à acheter. Je vous dirai ça à la fin de la foire », reconnaît avec humour son directeur.

Pour Lilia Ben Salah, directrice de la galerie La Marsa, à Tunis, pas question de rater ce rencard. « Les occasions de réunir des artistes maghrébins sont très rares. C’est ce que nous essayons de faire dans notre galerie, malheureusement, il faut reconnaître que ce sont des artistes mal valorisés sur le marché international. »

Les entreprises marocaines privées, dont certaines ont des fondations importantes, s’imposent elles aussi comme des acheteurs potentiels et suscitent l’intérêt des artistes.

Marrakech Art Fair confirme en tout cas qu’au Maroc, le marché de l’art contemporain est en pleine ébullition. Avec 70 ouvertures de galeries à Casablanca en 5 ans, les acteurs de ce secteur accompagnent sa phase d’expansion et de décloisonnement.
 

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