Alex Kodjo Ahonado : un « bon vivant » aux mains d’Aqmi

L’otage togolais Alex Kodjo Ahonado, enlevé par Aqmi le 16 septembre à Arlit avec cinq Français et un Malgache, est un homme dont l’entourage reconnaît les qualités de travailleur et de bon père de famille.

Alex Kodjo Ahonado a été enlevé par Aqmi, le 16 septembre au Niger. © D.R.

Alex Kodjo Ahonado a été enlevé par Aqmi, le 16 septembre au Niger. © D.R.

Publié le 4 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Alex Kodjo Ahonado est un homme jovial et imposant. Mesurant plus de 1,80 m, le rire puissant, ce Togolais de 45 ans est, au dire de ses proches, un épicurien doublé d’un bon compagnon et d’un bon père de famille. Il a deux femmes et six enfants – 4 garçons et 2 filles âgés de 5 à 20 ans. Et jusqu’à récemment, il menait une vie confortable et sans histoire de salarié d’une grande entreprise française. Comme le dit Mathias Douti, un enseignant retraité qui compte parmi ses meilleurs amis, Alex, c’est quelqu’un « qui n’a pas de problème ».

Mais ce n’est plus vrai. Alex Ahonado a un gros problème : il fait partie des sept otages qui ont été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le 16 septembre dernier, à Arlit au Niger.

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Comme les autres – cinq Français et un Malgache – cet ingénieur chef de chantier chez Satom, une filiale de Vinci, a été kidnappé à son domicile, en pleine nuit. Selon des sources maliennes, il serait désormais détenu avec ses compagnons d’infortune dans un campement de djihadistes dans les monts Timétrine, au Nord du Mali. Une zone aride et rocailleuse, difficile d’accès, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne.

Famille modeste

Engagé par Satom en 1982 à Lomé, Alex Ahonado n’avait rejoint le Nord du Niger que quelques semaines avant le rapt. Il est l’aîné d’une famille modeste qui vit près de Davié (préfecture de Zio), à une trentaine de kilomètres au nord de Lomé.

« Ses passions se résument à son métier et à la compagnie de ses enfants », témoigne Yao, son frère cadet qui vit à Niamey (Niger), où il travaille également pour Satom, en tant que conducteur d’engins. Mais depuis l’enlèvement de son frère, il est rentré au Togo pour apporter son soutien à la famille.

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Celle-ci, sous le choc, est désemparée. « C’est la première fois qu’un tel malheur lui arrive, murmure Kady, sa deuxième épouse. Les enfants sont là et attendent son retour. La famille a besoin de lui », implore-t-elle doucement.

Prières

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« Nous l’aimons et nous prions pour lui », ajoute Diallo, le fils cadet d’Alex. L’aîné, Christian, est absent. Âgé 20 ans, il vit à Bamako, au Mali, où il prépare son baccalauréat. Quant à la petite Adèle, sept ans, elle se souvient que son père lui parle souvent de sa scolarité quand il appelle. « À chaque fois qu’on l’a au téléphone, il nous demande de bien travailler à l’école. Il nous a même promis de nous ramener des cadeaux », raconte-t-elle.

Tout le monde le reconnaît : Alex n’est pas un homme qui rechigne à l’ouvrage. D’ailleurs, sa première épouse résume sa philosophie en ces termes : « L’homme n’est rien sans le travail. »

Mais Alex sait aussi prendre le temps pour ses amis, avec lesquels il aime à déguster un verre de « tchapalo » (bière de mil), le dimanche, à l’ombre d’un arbre. « C’est un homme vraiment bien, doublé d’un véritable bon vivant […], dit son ami et voisin Mathias Douti. Sa force, c’est qu’il est naturellement heureux… C’est ce qui va le sauver. »
 

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