L’opposition boycotte les élections du 16 mai
Le Collectif des forces du changement menace de se retirer des élections si la date du scrutin est maintenue le 16 mai. Auquel cas François Bozizé se retrouverait bien seul face aux électeurs.
La date des élections faisait débat depuis des semaines en Centrafrique. Aujourd’hui, c’est la présence même de candidats aux élections présidentielles et législatives qui est remise en cause. Le Collectif des forces du changement, qui regroupe la principale coalition d’opposition l’Union des forces vives de la nation (UFVN), les "Autres Partis" d’opposition, et les mouvements politico-militaires ayant intégré le processus de paix, vient d’annoncer le boycottage du scrutin qui doit avoir lieu le 16 mai prochain. En cause : le refus du président sortant François Bozizé, candidat à sa succession, de reporter les élections au-delà du 11 juin, date de la fin de son mandat selon la Constitution.
"Si la date du 16 mai est maintenue, le Collectif ne participera pas aux élections. Aucun dossier ne sera déposé ni pour la présidentielle, ni pour les législatives", a affirmé Me Nicolas Tiangaye, porte-parole du Collectif des forces du changement.
Vide constitutionnel
Cette annonce n’est pas une surprise. Depuis des semaines, l’opposition demandait un report des élections. D’abord prévues le 25 avril par la Commission électorale indépendante (CEI), selon le processus prévu par la loi, elles ont ensuite été fixées au 16 mai par un décret présidentiel fin mars. Mais ce report ne satisfait toujours pas les forces d’opposition : "Malheureusement, au stade actuel des choses, le processus électoral n’est ni crédible, ni transparent, ni consensuel", a affirmé le Collectif dans un communiqué publié le 7 avril. Cependant, il "réaffirme sa volonté inébranlable" de participer aux scrutins présidentiel et législatif prévus cette année.
Me Henri Pouzère, le coordonnateur de l’UFVN, qui regroupe plusieurs mouvements, avait déjà indiqué que la date des élections devait "être fixée au-delà des délais constitutionnels parce que toutes les conditions ne sont pas réunies au plan sécuritaire, au niveau du recensement ou de la révision de la liste électorale".
Le président avait déclaré qu’il n’était pas possible d’étaler le calendrier au-delà du délai constitutionnel. Selon lui, une telle décision "signifierait des lendemains incertains pour le peuple". "Un report (…) conduirait à un vide constitutionnel, à une vacance de pouvoir et à la mise en place d’un gouvernement de transition".
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