Face à face électrique à Lomé

Les manifestants des deux camps – pouvoir et opposition – se sont mobilisés très tôt le matin du samedi 13 mars pour battre les pavés de Lomé. Les militants du parti au pouvoir (RPT) ont fêté la victoire de leur candidat, le président sortant Faure Gnassingbé, tandis que les opposants emmenés par le candidat malheureux Jean-Pierre Fabre ont dénoncé « une victoire volée ».

Les manifestations post-électorales à Lomé n’ont pas dégénéré le samedi 13 mars. © AFP

Les manifestations post-électorales à Lomé n’ont pas dégénéré le samedi 13 mars. © AFP

Publié le 13 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

A Lomé, tôt le matin du samedi 13 mars, deux camps se sont affrontés sans que les manifestations ne dégénèrent en affrontements. Des milliers de manifestants vêtus de t-shirts blancs à l’effigie du président togolais Faure Gnassingbé – des militants du Rassemblement du peuple togolais (RPT) –  ont brandi dans une ambiance de fête des pancartes et des affiches sur lesquelles on pouvait lire : "Halte à la falsification des résultats", "Bravo Faure", " Ensemble construisons l’avenir"…

"Nous manifestons notre soutien à notre président qui a officiellement gagné cette élection. Il ne peut y avoir plus de transparence que cela", a lancé catégoriquement l’un des responsables de la manifestation, Isidore Kao.

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Rencontre au centre de la ville
Simultanément, "le camp des jaunes" soutenant Jean-Pierre Fabre  de l’Union des forces de changement (UFC) a marché dans le quartier populaire de Bè. L’ambiance y était très tendue, comme l’indiquaient les pancartes "Fraude = Violence", "Faure doit partir", ou encore "Vainquons ou mourrons, mais dans la dignité"…

Pour éviter que ces manifestations ne dégénèrent en affrontement, les forces de l’ordre ont fait en sorte que les deux cortèges ne se croisent pas. Ce qui a pourtant failli être le cas à quelques mètres de la place de l’indépendance où les deux manifestations ont finalement convergé. "Venez, vous allez voir!", criaient les uns. "On vous attend!", ripostaient les autres. Après un moment de tension, les militants de l’opposition ont été déviés vers la plage pour un meeting d’information.

"Nous manifesterons désormais régulièrement pour chasser le RPT du pouvoir. Soyez prêts à répondre aux journées ville morte et Togo mort que nous allons organiser", a déclaré le vice-président de l’UFC Patrick Lawson, qui a également appelé les militants du parti à "rester mobilisé pour le reste de la lutte".

Refus du recours à la violence

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"L’échec d’aujourd’hui peut devenir un tremplin pour le succès de demain", a lancé à l’endroit de l’opposition le secrétaire général du RPT, Solitoki Esso. Avant d’ajouter : "Nous avons gagné l’élection et cela nous comble de joie. Le Togo refuse de recourir à la violence. (…) Le pays est en phase de devenir avec la dernière élection, un modèle de démocratie".

Le président sortant Faure Gnassingbé a officiellement remporté la présidentielle du 4 mars avec 60,92 % des voix, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).  Le candidat de l’UFC Jean-Pierre Fabre conteste les "résultats frauduleux" issus des urnes. Il est crédité de 33 % des suffrages.

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