« Guide »… et sultan des Toubous

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Que s’est-il donc passé de si grave à Koufra, ville frontalière avec le Tchad, le Soudan et l’Égypte, située à 2 000 km de Tripoli, pour que les autorités de la Jamahiriya y organisent, le 20 novembre, un voyage de presse à l’intention des journa­listes étrangers accrédités dans le pays de Kadhafi ? Selon le témoignage d’Aïssa Abdelmadjid Mansour, président du Front toubou pour le salut de la Libye (FTSL) et opposant au régime exilé en Norvège, la communauté touboue, une minorité ethnique vivant à cheval entre la Libye, le Niger et le Tchad, s’est révoltée, le 4 novembre, contre le pouvoir central pour dénoncer sa marginalisation et la détérioration de ses conditions de vie. Une forte répression s’est abattue sur les protestataires, provoquant la mort de quatre manifestants.

« Rien de tout cela ! assure un représentant toubou, Djemaa Ahmed, aux journalistes, fortement encadrés par une escorte policière. Les forces de l’ordre ne sont pas impliquées dans les événements du 4 novembre. Il s’agit d’un conflit entre deux communautés, les Toubous et les Zaouis, qui a mal tourné. Trois Toubous et un Zaoui sont morts durant les affrontements. »

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Toujours à l’intention des journalistes, un meeting est impro­visé, durant lequel une centaine de Toubous, sur les 4 000 que compte Koufra (40 000 habitants), ont excommunié le FTSL et Aïssa Abdelmadjid Mansour, qualifiés « d’agents à la solde de l’étranger ». En outre, ils ont réitéré leur allégeance à Mouammar Kadhafi, le proclamant même sultan des Toubous. « Guide » et sultan ? En Jamahiriya, tous les cumuls sont possibles. 

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