Libye : les technocrates investissent le nouveau gouvernement

Le Premier ministre libyen Abderrahim el-Kib a formé son gouvernement, désormais composé de plusieurs technocrates. Sa mission : stabiliser le pays et préparer l’élection d’une Constituante d’ici juin 2012.

Le Premier ministre (à dr.) et Abdel Hafiz Ghoga, porte-parole du CNT, à Tripoli, le 22 novembre. © Mohammed Salem/Reuters

Le Premier ministre (à dr.) et Abdel Hafiz Ghoga, porte-parole du CNT, à Tripoli, le 22 novembre. © Mohammed Salem/Reuters

Publié le 30 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Trois mois après la chute de Tripoli, la Libye a enfin un gouvernement. Le Premier ministre, Abderrahim el-Kib, en a annoncé la composition le 22 novembre. Une présentation qui a déclenché l’enthousiasme des capitales occidentales, mais provoqué des réactions irritées dans certaines régions du pays. « Toute la Libye est représentée », a assuré Kib. Ce n’est pas l’avis du Congrès amazigh libyen (représentant les Berbères) ou des habitants d’Ajdabiya (Est), qui s’estiment marginalisés.

À Benghazi, plusieurs dizaines de jeunes ont manifesté leur colère : « Nous sommes sous-représentés au regard des sacrifices consentis », déplore Abdelmoula Sihli, un ancien instituteur ayant pris les armes. Pourtant, la ville hérite de la part du lion : six maroquins (dont celui des Investissements) sur vingt-quatre, et huit postes de secrétaires généraux de ministères, stratégiques dans cette étape d’édification institutionnelle. La région de Misrata n’est pas à plaindre non plus, avec cinq ministères, dont deux régaliens : l’Intérieur, dévolu à Faouzi Abdelali, chef de la brigade révolutionnaire qui a accroché Kadhafi à son tableau de chasse, et la Justice, attribuée à Ali H’mida Achour, magistrat originaire de Khoms. La Défense échoit à Oussama Jouili. Le chef de la brigade de Zintan, geôlier de Seif el-Islam, est le second représentant de la rébellion armée au sein d’une équipe qui compte deux femmes et aucun islamiste.

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L’élection constituante d’ici juin 2012

Comme il s’y était engagé, Kib s’est entouré de technocrates, à l’instar d’Abderrahmane Ben Yezza, un ancien du groupe italien Eni, chargé du Pétrole et du Gaz. Cependant, la donne régionale a parfois pesé lourd. Le portefeuille des Affaires étrangères était ainsi promis à Ibrahim Dabbachi, jusqu’au moment où Kib s’est rendu compte que son gouvernement ne comptait aucun représentant de Derna (Est). Il a donc fait appel à Achour Ben Khayal, ancien ambassadeur en Corée du Sud.

Chargé de préparer une élection constituante pour juin 2012 au plus tard, le nouveau gouvernement s’est fixé deux priorités : améliorer les conditions de vie de la population en relançant les services publics, l’administration et le système judiciaire, d’une part. Et, d’autre part, maîtriser les questions de sécurité, en menant à bien la reconstruction d’une armée nationale, et la refonte des services de police et de renseignements.

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