Mandiol Ngom : « Samsung veut faire sauter les verrous du marché africain »

En mai, Mandiol Ngom a pris la tête du bureau régional de Dakar. Sa mission : poursuivre l’africanisation de la stratégie du groupe sud-coréen.

Mandiol Ngom, chef du bureau régional de Dakar chez Samsung. © Marc Deville pour J.A.

Mandiol Ngom, chef du bureau régional de Dakar chez Samsung. © Marc Deville pour J.A.

Julien_Clemencot

Publié le 4 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Le sud-coréen Samsung a fait de l’Afrique un objectif majeur. En 2010, son activité y a atteint 912 millions d’euros (sur un chiffre d’affaires total de 167 milliards d’euros). D’ici à 2015, son ambition est d’atteindre 7 milliards d’euros sur le continent, soit un marché d’une taille équivalente à la Chine. Mandiol Ngom explique à Jeune Afrique comment remplir cet objectif.

Jeune Afrique : Comment Samsung s’adapte-t-il aux réalités des marchés africains ?

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Mandiol Ngom : Samsung s’est posé la question : quels sont les verrous à faire sauter en Afrique ? Pour se différencier, il fallait apporter des réponses spécifiques, concevoir des produits adaptés. Le groupe a joué la carte de l’immersion, en amenant en Afrique du Sud des experts en recherche et développement d’Asie, qui ont été mélangés pendant plusieurs années avec des équipes locales. Ce type de scénario va être dupliqué au Nigeria et au Kenya. Le but est d’aboutir à des produits made in Africa, for Africa. 

Un exemple d’innovation propre à l’Afrique ?

En juin, nous avons lancé les premiers ordinateurs portables à panneaux solaires, car l’accès à l’énergie est un problème majeur sur le continent. L’économie rurale est laissée de côté car c’est une zone de non-profit. En résolvant les problèmes de l’énergie, de l’équipement et de la connectivité, on peut y créer de la valeur. 

Le manque de contenus locaux est aussi un frein au développement des nouvelles technologies…

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Nous sommes conscients de ce problème. Nous sommes d’ailleurs en contact avec des acteurs locaux pour développer des contenus endogènes utilisables sur des terminaux mobiles. Par exemple avec un partenaire basé en Afrique du Sud, dans le domaine culturel, pour offrir des vidéos. En outre, Samsung soutient un certain nombre de projets, par exemple les sociétés d’ingénierie sénégalaises People Input et Solid, et appuie l’émergence de futurs talents en nouant des partenariats avec des institutions d’enseignement supérieur, comme l’Institut d’innovation technologique de l’Université de Pretoria. L’objectif est de participer à la formation d’un savoir-faire africain en matière d’informatique, tout en valorisant notre marque.

Samsung a revu son approche à destination des entreprises. Pour quelle raison ?

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Samsung est connu pour ses produits électroniques et électroménagers, mais propose aussi des solutions télécoms et informatiques. Le groupe a décidé d’adopter en 2011 une approche commerciale réunissant l’ensemble de ses solutions dans des offres adaptées en fonction des secteurs : banque, éducation, télécoms, hôtellerie, santé, construction… Qui sait par exemple que Samsung représente 40 % du marché des solutions télécoms wimax [technologie hertzienne haut débit, NDLR] ? Quand Samsung vend des smartphones sans infrastructures télécoms, cela revient parfois pour l’utilisateur à acheter une charrue sans avoir de bœufs.

Quel est l’objectif sur la cible entreprises ?

Un chiffre d’affaires de 180 millions de dollars. Sur ma zone, qui comprend les onze pays de l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine], cela représente pour cette année 11 millions de dollars. Mais ce n’est qu’un début.

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Propos recueillis par Julien Clémençot

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