Sida : L’Afrique au générique
Le 12 juillet, un grand groupe pharmaceutique, l’américain Gilead, a accepté de céder une partie de ses droits de propriété sur des antirétroviraux (ARV). Le laboratoire a donné son accord pour la duplication de quatre molécules de dernière génération, à condition qu’elles ne soient commercialisées que dans les pays pauvres et moyennant une commission de 3 % à 5 % sur les traitements destinés aux adultes. L’emtricitabine, le ténofovir, le cobicistat et l’elvitégravir (les deux derniers sont en cours de développement) seront dupliqués par des fabricants indiens de génériques, qui pourront les commercialiser à bas prix et même les réunir en une seule pilule.
« Gilead endosse un rôle de pionnier. Les autres laboratoires n’ont désormais plus d’excuses pour refuser d’octroyer des licences sur leurs médicaments », s’enthousiasme Marame Ndour, d’Oxfam France. « Nous attendons que toutes les compagnies, comme Johnson & Johnson, Abbott et Merck mettent leurs brevets à disposition », renchérit Michelle Childs, responsable à Médecins sans frontières (MSF) de la Campagne d’accès aux médicaments essentiels.
Cette annonce suscite de grands espoirs en Afrique, où les 4,5 millions de personnes sous traitement se contentent de molécules moins chères et dépassées. Sans compter qu’une étude récente de l’agence sanitaire américaine (CDC) au Botswana et au Kenya a démontré qu’une prise quotidienne d’ARV à titre préventif réduit de 63 % à 73 % le risque de contagion dans les couples. Une découverte qui pourrait changer la façon de prendre des ARV et les besoins du continent.
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