Afrique – Inde : le rapprochement s’accélère

Cinq milliards de dollars de prêts, actions conjointes pour obtenir une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU… Pour le continent, New Delhi sort le grand jeu.

Manmohan Singh, le Premier ministre indien, à Addis-Abeba, le 23 mai. © Asish Maitra/AFP

Manmohan Singh, le Premier ministre indien, à Addis-Abeba, le 23 mai. © Asish Maitra/AFP

Publié le 6 juin 2011 Lecture : 2 minutes.

Après New Delhi en 2008, c’est à Addis-Abeba (Éthiopie) que s’est déroulé, les 24 et 25 mai, le deuxième sommet Inde-Afrique, sous l’égide de l’Union africaine (UA). Cette dernière a coordonné la participation africaine, forte d’une quinzaine de chefs d’État et de gouvernements. Composée d’industriels et d’hommes d’affaires, la délégation indienne était dirigée par le Premier ministre, Manmohan Singh.

Partisan convaincu du rapprochement indo-africain, ce dernier a mené les travaux avec beaucoup de savoir-faire, avant de partir pour la Tanzanie, où l’Inde a des intérêts économiques importants. « Notre partenariat repose sur trois piliers : aide à la création d’entreprises avec transferts de technologies, échanges commerciaux et construction d’infrastructures », a-t-il expliqué. Rappelant que l’Inde veut activement participer au développement du continent, Singh a promis de débloquer quelque 5 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros) de prêts sur trois ans, destinés à financer des projets ciblés dans des secteurs prioritaires (agriculture, formation, nouvelles technologies). À titre de comparaison, lors du premier sommet Inde-Afrique, New Delhi avait promis une enveloppe de 5,4 milliards de dollars, dont seulement 2 milliards ont été engagés.

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Bourses universitaires

Le gouvernement indien devrait également débourser 700 millions de dollars pour financer des programmes de formation dans des domaines aussi variés que le textile ou la météorologie. Ces aides financeront la création d’établissements d’enseignement professionnel dans des pays africains, ainsi qu’un programme de bourses destinées aux jeunes Africains inscrits dans des écoles spécialisées et des universités en Inde. Quelque 22 000 étudiants pourraient en bénéficier d’ici à trois ans. Enfin, Singh a annoncé une aide de 300 millions de dollars pour la construction d’une ligne de chemin de fer reliant l’Éthiopie à Djibouti.

Piraterie

Le partenariat indo-africain ne se limite toutefois pas au business. Il comprend aussi un volet politique, comme en témoigne le document final (la « déclaration d’Addis-Abeba »), dans lequel il est notamment question de la nécessité de réformer l’ONU en profondeur. L’UA s’engage à soutenir les revendications de New Delhi à un siège permanent au Conseil de sécurité ; en retour, l’Inde se déclare favorable à l’entrée de deux États africains dans cette instance onusienne.

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Le document politique évoque par ailleurs les efforts entrepris par l’UA pour stabiliser la Somalie. Régulièrement confrontée à des actes de piraterie dans l’océan Indien, l’Inde propose de financer les opérations africaines de maintien de la paix dans la Corne de l’Afrique.

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