Béji Caïd Essebsi : « La révolution, ce n’est pas la démocratie »

Depuis son arrivée au poste de Premier ministre du gouvernement provisoire, les esprits se sont apaisés et le pays s’est progressivement remis au travail. Sa mission : mener à bien la transition en évitant la chasse aux sorcières, tout en veillant à ce que justice soit faite.

Béji Caïd Essebsi : « Nous avons répondu aux attentes de la majorité ». © Nicolas Fauqué/www.imagesdetunisie.com

Béji Caïd Essebsi : « Nous avons répondu aux attentes de la majorité ». © Nicolas Fauqué/www.imagesdetunisie.com

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Publié le 12 avril 2011 Lecture : 14 minutes.

Tunis, fin mars. Hormis quelques chars et blindés qui veillent sur certains édifices publics (ministère de l’Intérieur, ex-siège du RCD, Banque centrale) ou privés (supermarchés, médias), il n’est plus guère de signes du chaos postrévolutionnaire qu’a connu le pays. Les citoyens ont repris leurs activités – goûtant leur nouvelle liberté –, les grands chantiers d’infrastructures se poursuivent, les terrasses des cafés sont bondées et les embouteillages ont refait leur apparition. Dernier véritable reliquat de la crispation passée, les forces de sécurité – police et armée confondues – stationnent aux abords du Palais de la Casbah, où se trouvent les services du nouveau Premier ministre, Béji Caïd Essebsi.

Nommé le 27 février en remplacement de Mohamed Ghannouchi, démissionnaire, « BCE », comme on l’appelle, nous a reçu dans l’un des salons du palais, qui abritait jadis la chambre du bey, puis le bureau du ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupa, entre autres fonctions, sous l’ère de feu Habib Bourguiba. Souvenirs…

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Celui qui a aussi présidé la Chambre des députés pendant un an, au début du règne de Zine el-Abidine Ben Ali, et qui a la lourde charge, aujourd’hui, de conduire une transition à hauts risques nous a accordé un long entretien, malgré un emploi du temps surchargé, n’éludant aucune question et rompant avec la langue de bois de l’ancien régime. Cet homme de 84 ans a vécu de l’intérieur, et parfois de très près, l’histoire de la Tunisie moderne depuis son indépendance, en 1956. Plus d’un demi-siècle plus tard, il entend bien boucler la boucle et mettre enfin le pays sur les rails de la démocratie.

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Jeune Afrique : Depuis votre nomination au poste de Premier ministre, le 27 février, les esprits se sont apaisés. Pourtant, la transition que vous êtes chargé d’assurer manque toujours de lisibilité. Si l’objectif du 24 juillet prochain, date de l’élection de l’Assemblée constituante, est clair, le chemin pour y parvenir l’est beaucoup moins…

Béji Caïd Essebsi : Il faut bien que tout le monde ait conscience du fait que la situation actuelle est délicate, bien plus, par exemple, que celle qui prévalait au moment de l’indépendance. Nous sortons de deux décennies d’un pouvoir obscurantiste. La frustration et l’humiliation subies par le peuple étaient incommensurables. La Cocotte-Minute a explosé, sans encadrement ni leadership. Aujourd’hui, tout déborde : le ressentiment, les espoirs, les attentes… Dans un cadre, rappelons-le, extrêmement dangereux. Les résidus de l’ancien régime préparaient des exactions pour semer le chaos. Cette transition est donc extrêmement difficile à mener, ce qui explique les flottements de l’équipe précédente, à qui je ne jette absolument pas la pierre. Elle a pu commettre des maladresses, mais elle a assuré l’essentiel : la continuité et la pérennité de l’État. Aujourd’hui, il semble que ma nomination ait ramené la confiance. Mon problème, le défi majeur, est de ne pas la décevoir.

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Ce qui, justement, serait de nature à rassurer les Tunisiens, c’est un véritable calendrier de mise en œuvre de la démocratie, des différentes étapes qui y conduisent. Où en est-on ?

J’ai toujours dit que la révolution, ce n’est pas la démocratie. La révolution lui ouvre seulement la porte, comme elle peut d’ailleurs également ouvrir la porte à la pagaille et, peut-être, à l’enterrement de cette démocratie. Le plus difficile est donc de mettre en place les conditions de ce processus progressif. Nous avons répondu aux attentes de la majorité de la population en décidant l’élection d’une Assemblée constituante. Nous avons également mis sur pied une commission nationale [l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, NDLR] afin d’étudier la restructuration politique du pays.

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Il y a beaucoup de discussions. Et compte tenu de la composition de cette commission, dont tout le monde veut être, cela ne se passe pas comme on met une lettre à la poste… Cet éclectisme favorise les points de vue divergents et complique les choses. Il y a beaucoup de palabres, c’est vrai. Mais pas au point de nous empêcher d’être prêts à la date fixée.

Qui décidera, en dernier ressort ?

L’instance rendra un avis, mais c’est au gouvernement qu’il incombe de trancher.

Que se passera-t-il une fois la Constituante installée ?

Elle élira un président provisoire, qui nommera son gouvernement, provisoire lui aussi. L’Assemblée s’attachera à élaborer la nouvelle Constitution, ce qui, d’après moi, ne devrait pas prendre plus de six mois. Puis cette dernière sera soumise à référendum. Il sera temps, ensuite, de renouer avec un processus démocratique normal : élections présidentielle et législatives.

La grande inquiétude des Tunisiens, c’est la sécurité. Que reste-t-il des nervis de l’ancien régime ?

Je n’aime pas la chasse aux sorcières, il nous faut donc faire preuve de discernement. La police politique de Ben Ali a été dissoute. La police tout court, elle, fait l’objet d’un grand ménage. Les cas les plus évidents, ceux qui ont commis des exactions, des actes de torture ou autres, sont déjà devant la justice, aujourd’hui réellement indépendante, qui étudie les dossiers au cas par cas. Cela ne va pas aussi vite que nous l’aurions souhaité, mais je préfère cela à l’injustice.

Comment avez-vous vécu ce fameux 14 janvier et la fuite de Ben Ali ?

Croyez-moi ou non, je savais que Ben Ali allait s’enfuir. On m’a beaucoup consulté pendant la révolte. Certains chefs de partis politiques sont venus me voir et m’ont dit : « Comment va-t-on s’en sortir ? » Je leur répondais : « Ne vous inquiétez pas, Ben Ali va vous aider. Il va s’enfuir… » Je ne suis pas Madame Soleil, mais c’était dans l’ordre des choses. Cet homme n’avait aucune éthique. Il n’avait pas plus de courage. Mais son départ a été un énorme soulagement.

Quelles relations entreteniez-vous avec lui ?

Aucune. En vingt ans, nous ne nous sommes parlé qu’une seule fois, lors d’une rencontre fortuite dans un restaurant où j’emmène mes petits-enfants le dimanche. « Bonjour, au revoir, prenez soin de vous… » Pour être franc, je n’ai jamais été inquiété, même lorsque j’ai publié mon livre Habib Bourguiba, le bon grain et l’ivraie, pas très amène à son endroit…

Vous avez tourné le dos à son régime au début des années 1990. Pour quelle raison ?

Après la nécessaire destitution de Habib Bourguiba, le 7 novembre 1987, j’ai très vite compris, passées les deux premières années, que Ben Ali n’était pas sincère. Les promesses qu’il a formulées lors de sa prise de pouvoir n’émanaient pas de lui. Il s’agissait de conseils qu’on lui a prodigués pour « habiller » son coup d’État. J’avais accepté, un peu malgré moi, mais j’assume, la présidence de la Chambre des députés. J’ai souhaité alors instiller une certaine ouverture, en laissant les députés s’exprimer et voter librement. Nous ne risquions pas grand-chose, d’ailleurs, puisqu’ils étaient tous destouriens. On parlait alors du Printemps de Tunis. Il n’aura duré qu’une saison… C’est alors que l’on m’a proposé de quitter l’Assemblée pour la présidence du Conseil constitutionnel. J’ai répondu que je ne cherchais pas du travail, que s’ils voulaient ma place, ils pouvaient la prendre. Et je suis parti.

Comment qualifieriez-vous son règne ?

Déshonorant. Mais je tiens à préciser que ma génération est aussi responsable de ce qui est arrivé. Elle a accompagné Bourguiba et laissé faire ce qui est advenu dans ses dernières années de règne, ce qui a certainement permis l’accession au pouvoir d’un Ben Ali. Cette génération a fait beaucoup de sacrifices, mais elle a aussi failli terminer dans la médiocrité. C’est aussi pour cela que j’ai accepté de reprendre du service.

Avez-vous des informations sur lui, sur son état de santé, objet de toutes les rumeurs ?

Il vit en Arabie saoudite… Pour le reste, il ne m’intéresse pas. Moins on en parle, mieux cela vaut. Et puis c’est un ancien chef de l’État, il faut faire preuve d’un peu de décence : c’est une honte pour nous de l’attaquer aujourd’hui alors que nous l’applaudissions à tout rompre hier. Je sais que c’était surfait ou factice, mais tout de même… Regardons plutôt devant nous.

La Tunisie a demandé son extradition. Pensez-vous vraiment l’obtenir ?

Nous n’avons pas de convention d’extradition avec l’Arabie saoudite et tenons compte des traditions de ce pays. Cela ne nous empêche pas de réclamer qu’il nous soit livré. C’est même notre devoir.

Ne craignez-vous pas qu’un procès de Ben Ali en Tunisie soit de nature à troubler l’ordre public ?

Au contraire, je dirais que ce procès est salutaire. Pour que tout le monde sache et que cela ne se reproduise plus. J’ajouterais en outre que sa fuite, sans qu’il ait pris la moindre disposition pour remédier à la vacance du pouvoir, constitue une désertion pure et simple, un acte de haute trahison. La sentence, en pareil cas, c’est la peine de mort…

Que faut-il faire des anciens dirigeants du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, ex-parti au pouvoir) ?

Le parti a été dissous. Certains dirigeants doivent rendre des comptes, d’autres font profil bas. Et puis il y a les militants, qui sont les produits du Néo-Destour, pierre angulaire de la Tunisie moderne. C’est un autre problème…

Vous dites être contre la chasse aux sorcières. Elle est pourtant aujourd’hui engagée. Selon vous, l’État tunisien peut-il – et doit-il – se passer de tous ceux qui ont travaillé pour l’ancien régime et son bras politique, le RCD ?

La Tunisie a besoin de tous ses enfants. Au début de l’indépendance, même ceux qui avaient travaillé avec ou pour l’État français ont été récupérés.

Les Tunisiens peuvent-ils comprendre ce discours ?

Pour le moment, non. Aujourd’hui, les gens ont besoin que justice soit faite. En politique, il faut tenir compte de l’opinion, sans pour autant en être prisonnier. Chaque chose en son temps.

Nombreux sont ceux, en Tunisie comme à l’extérieur, qui s’inquiètent de la remise en cause d’un certain nombre d’acquis, comme le statut de l’islam dans l’actuelle Constitution ou l’émancipation des femmes. Que leur répondez-vous ?

Qu’il y a des lignes rouges et que nous serons d’une extrême vigilance. On ne touche pas à l’article 1 de notre Constitution, fruit d’une alchimie toute bourguibienne…

Cet article est pour le moins ambigu : « La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’islam… » Qu’en est-il de la séparation entre l’État et la religion ?

C’est justement parce qu’il est ambigu qu’il est bon : il ne faut ni plus ni moins. Les autres lignes rouges, ce qui n’est pas négociable, mais que nous pouvons en revanche volontiers améliorer, sont les droits de la femme, la nécessité du dialogue et de la tolérance – donc l’interdiction la plus absolue de la violence –, l’indépendance de la justice – pas seulement par rapport au pouvoir, d’ailleurs, mais aussi vis-à-vis des intérêts économiques, des lobbies ou des idéologies –, et, enfin, la lutte contre la corruption. Sur tout cela, nous serons intransigeants. Le reste peut se discuter.

Le retour en force des islamistes, même si on peine à mesurer leur poids politique réel, inquiète également…

Je peux comprendre cette inquiétude, même si je préconise de voir les choses avec une autre perspective : créons les conditions nécessaires à la libre expression des uns et des autres. Si leurs idées ne conviennent pas à certains Tunisiens, qu’ils les combattent sur le même plan ! Le poids des islamistes, qui doit aujourd’hui beaucoup au régime précédent et à la politique de la matraque qui leur a été appliquée, sera alors tempéré par les autres forces politiques en présence.

Pourquoi avoir autorisé Ennahdha et pas le mouvement El-Tahrir [islamiste également, NDLR] ?

Parce que ce dernier parti ne répond aucunement aux règles constitutionnelles. Il prêche, entre autres, pour le retour au califat et l’instauration de la charia…

Les partis, plus ou moins représentatifs, pullulent. Le nouvel échiquier politique, sorti en quelques semaines du néant, vous semble-t-il de nature à éclairer les électeurs tunisiens, afin qu’ils choisissent en toute connaissance de cause leurs futurs dirigeants ?

Je ne crois pas beaucoup à cette floraison de partis. En Tunisie, comme ailleurs par le passé, cela finira par se réguler. Il est vrai que les Tunisiens n’auront peut-être pas, dans ce contexte, tous les éléments pour se décider. Mais entre deux maux, nous avons choisi le moindre.

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) agace parfois. On lui reproche son comportement vis-à-vis du gouvernement précédent, la surenchère qu’elle a volontiers pratiquée, ainsi que les revendications sociales excessives qu’elle formule dans un contexte économique pour le moins morose. Son influence suscite-t-elle des jalousies ou bien outrepasse-t-elle son rôle ?

Je connais bien le parcours politique et patriotique de la centrale syndicale. Et je ne suis pas de ceux qui passent leur temps à chercher la petite bête et à remuer le passé. J’ai tenu, en prenant mes fonctions, le discours de la transparence aux dirigeants de l’UGTT. Je leur ai dit, par exemple, que je les consulterai sur les sujets d’importance, mais certainement pas sur la composition du gouvernement. Depuis lors, tout se passe bien.

Plus de trois mois après le début de la révolution, dans quel état se trouve l’économie ?

La situation n’est pas bonne, il faut être franc, mais elle s’améliore. J’ai été frappé par la capacité de la Tunisie à tenir le choc, par l’incroyable énergie que déploient les Tunisiens pour s’en sortir. Ainsi, si notre croissance est proche de zéro, nos exportations, elles, ont augmenté par rapport à l’année dernière…

Que vont devenir les multiples entreprises qui étaient entre les mains des membres du clan Ben Ali-Trabelsi ?

Toutes celles qui appartenaient aux cent douze personnes que nous avons listées sont devenues la propriété de l’État. Il y a évidemment des dommages collatéraux, c’est pourquoi nous avons demandé à ceux qui peuvent être concernés par ces mesures – associés ou détenteurs d’actions dans ces entreprises – de se déclarer. S’ils démontrent leur bonne foi, nous réglerons leur cas.

Comment envisagez-vous aujourd’hui les relations, passablement dégradées au début de la transition, avec la France ?

Ces relations, pour des raisons historiques comme géographiques, sont incontournables. Les incidents de parcours, cela arrive. Nous sommes vraiment ouverts, mais n’exigeons rien, car nous avons la volonté de réussir seuls. Mais si la France souhaite nous accompagner dans la construction de notre démocratie, nous en serons très heureux. Et je crois que les Français savent que, de tous les pays arabes, nous sommes le plus à même de relever ce défi.

Lors de votre premier déplacement officiel à l’étranger, vous avez rencontré successivement le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et le roi du Maroc, Mohammed VI. Que vous êtes-vous dit ?

J’ai tenu à effectuer ma première visite dans ces deux pays, car le projet de grand Maghreb souffre, et la Tunisie est certainement la plus motivée pour remédier à une situation qui a trop duré. Hassan II disait que le Maghreb était une voiture sur cales. J’ajouterais qu’elle n’a jamais eu de moteur… À Alger comme à Rabat, j’ai été très bien reçu. Je leur ai expliqué que notre révolution n’était pas exportable et que chaque pays devait trouver sa propre voie vers les réformes. Le roi du Maroc a exposé sa vision des choses dans un discours historique. Il a effectué un pas substantiel, qui s’inscrit, apparemment, dans une démarche évolutive. L’Algérie, c’est différent : c’est un grand pays, sans commune mesure avec la Tunisie et qui a connu de graves problèmes. Mais les Algériens sont suffisamment mûrs pour savoir ce qu’ils ont à faire.

Pensez-vous réellement que Moham­med VI et Abdelaziz Bouteflika puissent surmonter leurs différends, dont celui sur le Sahara occidental, pour enfin permettre au Maghreb d’avancer ?

Vous savez, la naissance de l’Union du Maghreb arabe [UMA], en 1989, à Marrakech, était déjà un grand malentendu : chacun avait sa vision des choses, et ces différents points de vue ne coïncidaient pas. Le problème de cette organisation, c’est qu’elle dépend uniquement de la volonté des chefs d’État. Si ceux-ci ne se rencontrent pas, n’échangent pas, tout demeure bloqué. L’affaire du Sahara occidental doit se régler dans le cadre de la légalité internationale, sans brimer qui que ce soit, mais en tenant compte aussi des intérêts de la région tout entière. Je garde espoir…

Une guerre se déroule aux portes de la Tunisie. Comment analysez-vous la situation en Libye et quelle issue voyez-vous à cette grave crise ?

C’est la conséquence inéluctable de la politique mise en place depuis trop longtemps par le colonel Kadhafi. Je l’ai rencontré une trentaine de fois, je le connais bien : il a une certaine logique et mieux vaut la comprendre avant d’engager le dialogue avec lui. Mais jamais je n’aurais imaginé qu’un dirigeant au pouvoir depuis plus de quarante ans puisse adopter un comportement aussi criminel à l’égard de son peuple. Comme je ne crois pas non plus qu’à son âge Kadhafi puisse changer et conduire son peuple vers la démocratie, même s’il y était contraint…

L’intervention de la communauté internationale en Libye fait débat, en Afrique comme dans le monde arabe. La soutenez-vous ?

Franchement, le monde arabe n’a pas le droit à la parole : il n’a rien fait. Si nous étions des gens responsables, nous aurions dû prendre en charge nous-mêmes cette situation et trouver la solution. Nous ne pouvons tout de même pas accepter qu’un pouvoir liquide son peuple avec des chars et des canons ! La coalition intervient sur la base d’une résolution du Conseil de sécurité. Et la Tunisie a toujours suivi la légalité internationale. J’ajouterais que nous, nous assumons nos responsabilités. L’afflux massif de réfugiés à notre frontière est un problème de plus pour une Tunisie déjà bien fragile. Pourtant, nous faisons face à nos devoirs.

De quoi la Tunisie a-t-elle le plus besoin aujourd’hui ?

De se remettre au travail et de reprendre confiance.

Et vous ?

[Rires] Moi ? De soutien et d’une bonne santé. Quand je me rase le matin – je ne pense pas à la présidence, je vous rassure –, je me regarde dans la glace et je me dis que j’ai vieilli. Je me dis surtout que je ne dois pas attendre que l’on vienne m’expliquer un jour que je déraille…

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Propos recueillis à Tunis par Marwane Ben Yahmed

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