Aqmi : un Touareg pour faire libérer les otages

C’est en partie grâce à la médiation discrète du Malien Iyad Ag Ghali qu’une Française, un Togolais et un Malgache ont pu rentrer chez eux.

Originaire de la région de Lomé, Alex Kodjo Ahonado a été capturé le 16 septembre, à Arlit. © Apanews

Originaire de la région de Lomé, Alex Kodjo Ahonado a été capturé le 16 septembre, à Arlit. © Apanews

Publié le 15 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Qui a négocié la libération « partielle » des otages enlevés le 16 septembre dernier à Arlit, au Niger ? Le 26 février, la Française Françoise Larribe, le Malgache Jean-Claude Rakotoarilalao et le Togolais Alex Kodjo Ahonado sont arrivés à Villacoublay (banlieue parisienne) à bord d’un Falcon de l’armée de l’air française. Mais leur liberté a un goût amer. Enlevés lors du même rapt, un cadre du groupe français Areva (époux de Françoise Larribe) et trois salariés de son sous-traitant Satom restent entre les mains d’Abou Zeid, l’un des émirs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon deux sources dignes de foi, le Malien Iyad Ag Ghali a joué un rôle dans les négociations. Il ajoute ainsi une ligne à son CV de médiateur. En février 2010, il avait déjà participé à la libération du Français Pierre Camatte et, en 2008, à celle de deux touristes autrichiens. Iyad Ag Ghali est une figure emblématique de la rébellion touarègue des années 1990. Il a par la suite occupé un poste de conseiller au consulat malien en Arabie saoudite.

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« Très religieux », mais aussi « très discret » selon un connaisseur, il a pour parent un émir d’Aqmi de la région malienne de Kidal, l’ancien imam Abdelkrim, surnommé Taleb. Selon la même source, ce sont ses « nombreux réseaux dans les milieux touaregs, où il est très écouté », qui permettent à Iyad Ag Ghali de jouer les médiateurs. Contacté par Jeune Afrique, un interlocuteur à la présidence malienne dit cependant n’avoir « aucune information officielle » au sujet du rôle tenu par notre homme dans la libération des otages d’Arlit.

Areva refuse de commenter la rumeur du versement d’une rançon. Selon nos sources, le président du conseil d’administration d’Imouraren SA (filiale d’Areva), Mohamed Akotey, a rencontré Abou Zeid à deux reprises depuis l’enlèvement. La possibilité d’une libération partielle était sur le tapis depuis plusieurs semaines. Du point de vue d’Aqmi, les otages africains ont une valeur symbolique moindre que les Occidentaux – bien que Jean-Claude Rakotoarilalao et Alex Kodjo Ahonado soient chrétiens, et donc « mécréants ». Aqmi a par ailleurs toujours libéré les otages féminins.

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