Les routes congolaises, un chantier dans l’ornière

Reconstruire, réhabiliter ou rouvrir environ 10 000 km de routes et de ponts en RDC. Tel est l’objectif du volet « infrastructures routières » des « cinq chantiers » annoncés en 2006.

Publié le 8 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Kabila : Mobutu light
Issu du dossier

Kabila : Mobutu light

Sommaire

Les derniers bilans font état de 1 322 km de routes revêtues et rénovées, de 110 km de nouvelles routes bitumées, de 3 754 km de routes en terre ouvertes ou réhabilitées, et de 198 km de voiries remises en état ou modernisées. Soit plus de 5 000 km de travaux, réalisés entre 2006 et 2010. Mais peu de bitumage, et pas de modification fondamentale du réseau existant, construit pour l’essentiel à l’époque coloniale.

Parmi les bailleurs des infrastructures routières figurent les partenaires traditionnels de la RDC, dont les interventions sont parfois antérieures à 2006 : la Banque mondiale – parfois associée à la co­opération britannique –, l’Union européenne et la Banque africaine de développement. Et puis la Chine. C’est à la faveur du contrat signé en 2008 entre des entreprises chinoises et le ministère congolais des Travaux publics que l’empire du Milieu est entré dans la danse. Le deal : infrastructures contre mines. Mais le bilan des entreprises chinoises est pour l’heure limité, la révision du contrat exigée par le Fonds monétaire international (FMI) ayant parfois différé – ou gelé – le démarrage des chantiers.

la suite après cette publicité

En termes de réalisations, Kinshasa, la capitale, est la ville la mieux lotie, avec trois grands chantiers : les boulevards 30-Juin et Triomphal, réhabilités et élargis, et le boulevard Lumumba, en cours de rénovation. Dans le reste du pays, quatre provinces ont été privilégiées (voir la carte ci-dessous). En raison de son rôle clé dans l’approvisionnement de la capitale, le tronçon Matadi-Kinshasa de la RN 1, dans le Bas-Congo, a été l’un des premiers rénovés. Dans le Bandundu, qui fournit Kinshasa en produits vivriers, la réhabilitation de la RN 1 jusqu’à Batshiamba est quasi achevée. Dans le Katanga, c’est dans l’hinterland minier, où se trouvent les grands gisements de cuivre, que les efforts se sont concentrés. Enfin, coupée du reste du pays lors les conflits armés, la Province orientale a retrouvé un peu de vie avec la réhabilitation de l’axe Kisangani-Beni-Bunia. L’Équateur et surtout les deux Kasaïs restent les parents pauvres. Mais promis, des programmes y sont prévus. Déjà des engins s’activent entre Tshikapa et Kananga, dans le Kasaï occidental.

Voir l’avancement des travaux.

Tout ça pour quel résultat auprès de la population ? Certains Congolais saluent l’effort fourni pour remettre en état un réseau routier très délabré. D’autres fustigent, au contraire, un programme qu’ils considèrent sans grande cohérence. Un saupoudrage de projets, ici et là, tout au plus. À l’évidence, en matières d’infrastructures, la RDC n’est pas sortie de l’ornière.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Le ministre congolais (RDC) de la Communication et des Médias Lambert Mende. © Vincent Fournier/J.A.

La RDC n’est pas une république bananière !

Joseph Kabila a fait le choix de la Chine (ici avec Hu Jintao et son épouse en 2008 à Pékin) au d © Xinhua

RDC : chronique d’un isolement diplomatique avancé