La zone Nord fait le dos rond

Publié le 2 février 2011 Lecture : 1 minute.

« Nous sommes habitués aux périodes de crise, explique Ibrahima Fanny, maire de Bouaké. Les commerçants ont pris leurs dispositions pour approvisionner nos marchés à partir des productions locales ou via les pays limitrophes. » Les banques locales fonctionnent. Et les populations ne souffrent pas, pour l’instant, d’une inflation des denrées alimentaires. Même chose pour le carburant, qui transite par le port de Lomé et le Burkina Faso. « On constate une hausse du prix des boissons, du ciment et des équipements électroménagers venant d’Abidjan, précise toutefois Soro Kanigui, délégué des Forces nouvelles (FN) dans la région de Korhogo. Le retour de nombreux barrages dans les deux parties du territoire entraîne des surcoûts. »

Les exportateurs du Nord, comme les maraîchères de Ferkessédougou ou les éleveurs de bétail, sont également touchés par le blocus du Sud décrété par le Premier ministre, Guillaume Soro. Il pénalise également son « administration » dans le Nord, qui prélève 50 milliards de F CFA par an (76 millions d’euros) de taxes et de droits de passage sur le corridor reliant le port d’Abidjan au Burkina Faso et au Mali. Toutefois, les FN autorisent les exportations de coton (217 000 tonnes attendues) vers Abidjan. Idem pour l’anacarde, dont la récolte débutera en février.

la suite après cette publicité

Si la crise s’enlise, le Nord devrait rebasculer dans une économie de guerre. L’administration fiscale, en cours de redéploiement, a suspendu ses activités. Et des investissements pourraient en souffrir : Olheol devait relancer l’huile de coton de Korhogo, tandis que le groupe Olam construit à Bouaké une usine de transformation de l’anacarde. Quant au tourisme, inutile d’espérer quoi que ce soit pour l’instant.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires