Le djihadiste de Bamako, un « cas psychiatrique » ?

Quelles sont les raisons qui ont poussé un jeune Tunisien de 24 ans, Senoun Bechir, à commettre un attentat contre l’ambassade de France à Bamako ? Pour l’heure, l’interrogatoire du jeune homme laisse perplexe les enquêteurs.

Le Tunisien Senoun Bechir tient des propos incohérents aux enqêteurs. © Habib Kouyaté / AFP

Le Tunisien Senoun Bechir tient des propos incohérents aux enqêteurs. © Habib Kouyaté / AFP

Publié le 14 janvier 2011 Lecture : 1 minute.

Les enquêteurs qui ont interrogé le Tunisien Senoun Bechir (24 ans), auteur de l’attentat du 5 janvier contre l’ambassade de France à Bamako, se sont arraché les cheveux. Détenu à la Brigade anticriminelle (BAC), l’homme se montre en effet, selon les comptes rendus, trop « variable et incohérent dans ses récits » pour être pris au mot. Les policiers s’étonnent en particulier qu’il ait choisi une heure de faible affluence (après 17 heures) pour commettre son forfait. À les en croire, « il n’est pas logique pour un terroriste de chercher à minimiser les dégâts ». Et puis l’itinéraire qu’il affirme avoir suivi laisse perplexe : Nouakchott-Dakar-Bamako, pour un djihadiste qui déclare avoir été recruté dans le Nord-Mali par un membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) nommé Yahiya, est-ce bien logique ? Le Yahiya en question est un Touareg originaire de Kidal dont le vrai nom est Abdelkrim. C’est le lieutenant d’Abou Zeid, l’émir d’Aqmi au Mali. Selon les enquêteurs, la description faite de ce recruteur ne correspond pas aux signalements qu’on a de lui. Commentaire désabusé d’un responsable policier : « Seul un psychiatre pourrait nous éclairer sur ce garçon. »

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