Dernier tour de piste

Le président Lula a effectué, du 3 au 12 juillet, une ultime tournée sur le continent. Dans ses valises : de très nombreux patrons.

Le président Lula da Silva et son homologue sud-africain Jacob Zuma, lors d’un précédent voyage. © Archive/AFP

Le président Lula da Silva et son homologue sud-africain Jacob Zuma, lors d’un précédent voyage. © Archive/AFP

Publié le 15 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Un troisième mandat ? Très peu pour lui. Luiz Inácio Lula da Silva devrait quitter le pouvoir au lendemain de l’élection présidentielle du 3 octobre prochain. La tournée qu’il a effectuée, du 3 au 12 juillet, en Afrique sera donc la cinquième depuis son arrivée au sommet de l’État, mais aussi la dernière. Lula peut déjà se réjouir d’avoir fait mieux que les quatre visites de son homologue chinois, Hu Jintao, lui aussi au pouvoir depuis 2003. « Le Brésil ne pourra jamais honorer sa dette historique envers l’Afrique. […] Sans les Africains, le Brésil ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui », a-t-il affirmé devant les dix chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) réunis au Cap-Vert le 3 juillet. Presque la moitié des 190 millions d’habitants du pays sont des Afro-Brésiliens. Ils descendent des quatre millions d’esclaves amenés au Brésil entre le XVIIe siècle et 1888, date de l’abolition – tardive – de l’esclavage.

C’est tout d’abord sous la présidence d’Emílio Garrastazu Médici, au début des années 1970, que le Brésil a initié une politique d’amitié avec l’Afrique. Soucieux de rendre un peu de ce qu’il dit devoir au continent, Lula a ensuite systématisé les programmes de coopération bilatérale. Sauf que l’aide c’est bien, mais le commerce, c’est mieux : Brasilia a multiplié visites et opérations de charme. C’est d’ailleurs accompagné de 150 chefs d’entreprise que Lula est arrivé au Cap-Vert, avant de s’envoler pour la Guinée équatoriale, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et l’Afrique du Sud. L’époque où le Brésil se cantonnait au pré carré lusophone est révolue.

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Certes, il est encore loin – très loin – derrière la Chine, dont le commerce avec l’Afrique s’est élevé à 91 milliards de dollars pour la seule année 2009. Mais le Brésil progresse : en 2008, les échanges avec le continent ont atteint 17 milliards de dollars, soit trois fois plus qu’en 2003. Ses principaux partenaires demeurent le Nigeria (32 % du commerce avec l’Afrique), l’Angola (où le Brésil compte sur le rendement des six blocs pétrolifères achetés ces dernières années), l’Algérie et l’Afrique du Sud. Mais si 10 % des importations du Brésil proviennent d’Afrique (des minerais en écrasante majorité), seuls 5 % des importations africaines arrivent du Brésil.

Le président Lula a terminé son voyage en Afrique du Sud. Un pays qui, comme le Brésil, milite pour l’élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies. Leaders respectifs de leur continent, Brésil et Afrique du Sud jouent, sur ce dossier, dans la même équipe.

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