Sortie de crise au forceps
L’assassinat du colonel Combo Ayouba, de l’Armée nationale de développement (AND), mitraillé devant son domicile le 13 juin, a-t-il eu pour effet de calmer les esprits ? Personne ne se risque à une telle conclusion, mais « il est certain que ça en a effrayé plus d’un », analyse un militant de la société civile. Jamais les Comores n’avaient connu un tel déchaînement de violence.
Le 16 juin, alors que les assassins couraient toujours, la communauté internationale a obtenu des différentes parties un accord sur le calendrier électoral. La crise, qui couvait depuis le 1er mars et le vote par le Congrès de la prolongation jusqu’en novembre 2011 du mandat d’Ahmed Abdallah Sambi, trouve ainsi une issue plus rapide que prévu. Mis au point par l’Union africaine, l’accord a été présenté le 15 juin et signé, dès le lendemain, par Sambi et les gouverneurs des îles d’Anjouan et de la Grande Comore – un peu plus tard par celui de Mohéli, qui a refusé d’apposer sa signature en présence de Sambi.
Le texte, qui consacre l’harmonisation des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles, prévoit un premier tour le 7 novembre et un second le 26 décembre. Pour mener à bien le processus électoral, Sambi devra nommer un gouvernement d’union nationale ; le ministre chargé des élections sera proposé par les autorités de Mohéli.
Si ce document ne satisfait personne, il ne comporte aucun point rédhibitoire. « S’il permet d’assurer la stabilité du pays, nous sommes prêts à l’accepter », indique Sounhadj Attoumane, le porte-parole du gouvernement. « Mohéli n’a rien gagné, mais, au moins, nous avons l’assurance qu’il y aura des élections en 2010 », explique de son côté Abdourahmane Ben Cheikh Achiraf, un négociateur mohélien.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Le Niger rompt sa coopération militaire avec les États-Unis
- Les piliers d’Alain Ebobissé, bâtisseur de projets made in Africa pour Africa50
- Ali Bongo évincé du PDG : quand le parti renie celui qu’il a adoré
- Cinq intellectuels africains qui bousculent le prêt-à-penser
- Ni Chine, ni Russie : les investisseurs préférés de l’Afrique viennent d’Europe, affirme une étude