De la fève au chocolat

Objectif : transformer la moitié de la production locale. © LENEE JL / HOA-QUI

Objectif : transformer la moitié de la production locale. © LENEE JL / HOA-QUI

Publié le 14 avril 2010 Lecture : 2 minutes.

Côte d’Ivoire : du bon usage des matières premières
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Côte d’Ivoire : du bon usage des matières premières

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La Côte d’Ivoire compte 8 transformateurs de fèves de cacao en activité, contre 5 il y a cinq ans, et 4 groupes ont annoncé l’implantation imminente de nouvelles usines (Oct Holding, Ivcao, Tafi et Choco Ivoire). En plein essor, la filière attire de plus en plus d’investisseurs nationaux. Probinex, Condicaf, SN Chocodi, Susco : la moitié des sociétés appartiennent désormais à des privés ivoiriens, alors que les 4 premières usines de transformation de cacao – Saco, Unicao, Cargill Cocoa SA et Cemoi – sont des filiales de multinationales.

Pourtant, les chiffres ne suivent pas le dynamisme affiché. « Nous avons produit les fèves de cacao pendant cinquante ans, il est temps maintenant de les transformer », martèle régulièrement le président, Laurent Gbagbo, lorsqu’il fait allusion à la production cacaoyère… et constate que les statistiques, pour 2009, indiquent que seulement 33 % des fèves produites dans le pays y ont été transformées.

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Aujourd’hui, le pari des autorités est de transformer en produit semi-fini 50 % des fèves de cacao pour leur apporter une valeur ajoutée. Un pari que le pays n’est pas loin de gagner puisque, cette année, la capacité de l’ensemble des unités de transformation est de 507 000 tonnes, soit 40 % de la production nationale. Une capacité qui classe, potentiellement, la Côte d’Ivoire au rang de premier broyeur mondial de fèves de cacao, supplantant les Pays-Bas (460 0000 tonnes).

Cependant, selon un industriel de la filière, la cherté de l’énergie et les « frais d’approche » (transport, racket…) pourraient freiner cette ambition. « Il serait illusoire de vouloir atteindre une transformation de 50 % dans le contexte actuel. Si l’État ne fait rien pour améliorer l’environnement économique, il sera difficile d’édifier une véritable économie chocolatière, explique-t-il, et l’industrialisation du cacao s’arrêtera au conditionnement de base avant export. » Plus de 50 entreprises et coopératives de producteurs se disputent le marché pour rendre les fèves conformes aux normes d’exportation, mais le pays est encore loin de disposer d’une industrie chocolatière qui intègre à la fois l’amont et l’aval de la filière, c’est-à-dire aussi bien la culture des cacaoyers que les chocolateries, en passant par les unités de première et de seconde transformation, sans oublier les activités connexes ou dérivées, telles que la sacherie et le négoce.

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