Elucubrations ou révélations ?
Deux jours après sa libération, le site www.bakchich.info affirme que Pierre Camatte est un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française. Son argument : Bernard Bajolet, coordinateur national du renseignement, a déclaré, le 27 janvier, répondant aux questions d’un député sur les « agents de nos services retenus en otages » : « Nous avons actuellement huit otages. Un au Mali, Pierre Camatte, quatre au Soudan… » L’information révélée, l’Élysée dément. Interrogé par J.A., l’intéressé dénonce « les élucubrations d’un journaliste en mal de scoop ». Cette casquette aurait pu expliquer le déplacement à Bamako de Nicolas Sarkozy le soir de sa libération.
Divorcé, père de trois filles et grand-père, Camatte menait des activités de développement au Mali. Il y va pour la première fois en 1995 dans le cadre du comité de jumelage entre Gérardmer et Tidarmène (à 100 km de Ménaka). Prof de sport reconverti dans « l’insertion des jeunes », il s’y rend ensuite pour de brefs séjours. Puis, retraité, s’y installe à partir de février 2009. Dans le cadre de son association, Icare — dont il est quasiment l’unique bailleur –, il veut faire pousser une plante dans la région de Ménaka : l’Artemisia annua. Prise sous forme d’infusion, elle peut soigner le paludisme. Mais la zone aride de Ménaka n’est pas un terreau fertile. L’expérience est rapidement un échec.
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