Belles rentrées de blé
Ce n’était plus arrivé depuis quarante ans. En 2010, l’Algérie retrouvera son statut de pays exportateur de céréales, après une campagne agricole qui a battu tous les records de production. L’ancien « grenier de Rome », dont l’agriculture a vécu une lente agonie depuis l’indépendance, était devenu l’un des principaux animateurs du marché mondial des céréales, important massivement pour couvrir ses besoins en blé tendre et en orge. À telle enseigne que la Bourse de Chicago, le Wall Street des matières premières et de la production agricole, était particulièrement attentive aux performances de la céréaliculture algérienne, la tenue des cours mondiaux dépendant pour une bonne part des quantités négociées par les acheteurs algériens.
Les réformes introduites, en 2001, par le Plan national de développement de l’agriculture (PNDA), couplées à une bonne pluviométrie, commencent à porter leurs fruits sous la forme d’un excédent de production d’orge. Les 11 millions de tonnes récoltées lors de la campagne 2009 permettent de couvrir les besoins du marché local pour une durée de trente mois. Conséquence immédiate : une réduction de la facture céréalière de 40 %. En 2008, l’Algérie avait importé pour 3,2 milliards de dollars de blé tendre et d’orge, contre 1,8 milliard de dollars l’année suivante.
Cette nouvelle donne ne permet pas seulement de couvrir la demande intérieure et d’exporter les excédents. Elle impose une sensible augmentation des capacités de stockage. Le gouvernement d’Ahmed Ouyahia a annoncé un programme d’investissements de 135 milliards de dinars (1,3 milliard d’euros), soit l’équivalent des économies réalisées grâce à la baisse des importations alimentaires, pour construire des silos et doubler les capacités de stockage, qui devraient s’élever à 8 millions de tonnes.
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