George Forrest : le vice-roi du Katanga

George Forrest est à la tête d’un empire considérable pour l’économie congolaise © Vincent Fournier pour JA

George Forrest est à la tête d’un empire considérable pour l’économie congolaise © Vincent Fournier pour JA

Publié le 22 mars 2010 Lecture : 1 minute.

RD Congo : une histoire belge
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La promotion d’artistes locaux, la présidence de la Fédération nationale d’équitation, le soutien à bout de bras de l’Espace culturel francophone et du musée de la ville, de nombreuses activités caritatives… À Lubumbashi, George Forrest est un « bienfaiteur ». « Je suis ici chez moi », explique l’entrepreneur naturalisé belge qui dirige le premier groupe privé congolais, dont le siège international est à Wavre, en banlieue bruxelloise, mais qui peut aussi s’enorgueillir d’avoir une place joliment décorée à son nom dans l’ancienne Élisabethville.

Mines, génie civil, cimenteries et à présent banque – depuis le rachat de la BCDC en décembre dernier, à 70 ans, Forrest s’est taillé un empire qui pèse très lourd en RD Congo. Souvent en délicatesse avec la presse belge, celui que l’on appelle affectueusement –  mais aussi avec une petite touche d’ironie – « le vice-roi du Katanga » cultive avec humour et un certain détachement cette double appartenance. « Je suis aussi consul de France honoraire ! » souligne-t-il, drapeaux congolais et français épinglés sur le revers de sa veste. Les généalogistes feront d’ailleurs remarquer que sa « belgitude » s’apparente surtout à un héritage. Pour ne pas dire à un accident de l’Histoire. De père néo-zélandais et de mère italienne arrivés en 1921 au Katanga, George Forrest n’est pas un descendant de colon mais un Congolais dans une colonie belge.

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Ses aïeux reposent au Katanga. Quant à ses trois fils – Malta, George et Mike –, après avoir poursuivi leurs études en Belgique ou aux États-Unis, ils travaillent à ses côtés, vivent à Lubumbashi et parlent le swahili. « Le retour était évident », assure Mike. L’exemple du patriarche sans doute. Même sur le point d’être exécuté à Kolwezi en 1978 par les rebelles katangais – parlant le swahili, il a fini par obtenir la grâce des assaillants –, il n’a jamais songé « à quitter son pays ».

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