Textile : des effets de la crise

Les exportations en europe sont en net repli. La reprise n’est attendue que pour la saison printemps-été 2011.

Publié le 9 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

La lame de fond de la crise qui sévit depuis un an a bien atteint les rivages de la Méditerranée. La baisse des exportations tunisiennes en textile-habillement est conforme à la moyenne des principaux pays de la région (Égypte, Maroc et Turquie) qui fournissent l’Union européenne (UE). Selon les chiffres d’Eurostat, qui permettent des comparaisons, les exportations de ces quatre pays vers l’UE durant les sept premiers mois de 2009 ont chuté de 15,8 % par rapport à la même période en 2008. Leurs parts de marché ont également baissé. Celle de la Tunisie est passée de 4 % à 3,5 %. En dehors des fils de coton, dont les ventes ont fortement augmenté (+ 37 %) à la faveur de prix compétitifs, tous les autres produits connaissent des baisses allant de 15 % à 36 %. D’après les statistiques tunisiennes sur les neuf premiers mois de 2009, les investissements dans le secteur ont régressé de 20 %.

« La plupart des industriels de la confection ont enregistré, dans le meilleur des cas, une baisse de leur chiffre d’affaires d’au moins 15 % à 20 %, surtout chez les petites entreprises sous-traitantes », souligne un industriel du secteur basé dans la zone de Ksar Hellal, près de Monastir, haut lieu du textile-habillement. En cause : la forte contraction des commandes des grands groupes européens donneurs d’ordres. Mais il y a également une autre raison que développe Jean-François Limantour, expert et président du Cercle euro-méditerranéen des dirigeants textile-habillement (Cedith) : « Les prix les plus élevés sont généralement ceux des produits importés de Tunisie, dit-il. Ce qui tend à accréditer l’idée que ce pays cherche, plus que d’autres, à monter en gamme pour accroître sa valeur ajoutée. »

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Les grands groupes tunisiens, positionnés sur du haut de gamme, sont d’ailleurs les moins touchés. « Dans l’ensemble, souligne Ali Nakai, secrétaire général de la Fédération nationale du textile (Fenatex, patronat), les locomotives tunisiennes ont été en mesure d’amortir le choc. Elles se sont bien équipées et préparées pour s’adapter aux fluctuations du marché et fournir quasiment en temps réel. »

Même si les signes d’un redémarrage en Europe commencent à apparaître, l’heure est encore à l’expectative, voire au pessimisme. « Nous constatons un retard dans les ordres de commande de septembre-octobre pour la saison printemps-été 2010. Le plus dur est devant nous », explique un chef d’entreprise spécialisé dans le vêtement masculin. « Si la reprise en Europe se confirme, elle ne commencera à se manifester chez nous qu’au début de l’année 2010. Nous ne retrouverons donc notre rythme normal d’avant la crise que pour les collections de la saison printemps-été 2011 », ajoute le patron d’une société de confection dans la zone industrielle de La Charguia, à Tunis. D’ici là, il faut tenir.

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