Le yuan à l’assaut du dollar
Les réserves en devises de la Chine ont augmenté de 2 milliards de dollars par jour au cours du deuxième trimestre. Elles proviennent de son excédent commercial, des profits tirés de ses investissements à l’étranger et des intérêts perçus sur les prêts accordés à ses partenaires. Au total, le montant de ces réserves devrait atteindre au 31 juillet 2 200 milliards de dollars. Soit une augmentation de 20 % par rapport à juillet 2008. Et trente fois plus qu’en 1995 (70 milliards).
Contrôlant le quart des réserves mondiales, les autorités chinoises ont pris conscience de leur puissance financière et de… leur dépendance vis-à-vis du dollar. Près de 90 % de leurs réserves sont en effet investis en bons du Trésor américains, un placement sûr mais peu rentable. La valeur de ce portefeuille fond quand le taux de change du billet vert dégringole. Lors du récent sommet du G8, Dai Bingguo, le représentant chinois, a donc véhémentement dénoncé la « domination du dollar » et proposé une réflexion sur l’avenir du système monétaire international.
Dans les jours suivants, la presse chinoise a annoncé la future restructuration du financement du commerce extérieur. La Chine devrait cette année détrôner l’Allemagne de son rang de premier exportateur mondial, avec plus de 1 500 milliards de dollars. 10 % seulement des transactions sont réalisées par le biais de la monnaie nationale, le yuan renminbi (1 dollar = 6,84 RMB). L’objectif est d’atteindre 50 % d’ici à 2015, grâce aux accords de compensation qui devraient être conclus avec les principaux partenaires africains, latino-américains et asiatiques (sauf le Japon). Du coup, la « monnaie du peuple » deviendrait la troisième devise utilisée dans les échanges internationaux, après le dollar et l’euro.
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