Boucs émissaires ?
Quatre cadres du groupe minier anglo-australien Rio Tinto sont accusés d’espionnage. Sur fond d’âpres négociations sur le prix du minerai de fer.
Rien ne va plus entre les autorités chinoises et le géant minier anglo-australien Rio Tinto. Quatre cadres du groupe sont incarcérés à Shanghai depuis le 5 juillet. Parmi eux, Stern Hu, responsable des ventes en Chine. Tous sont accusés d’espionnage et de corruption passive auprès de seize représentants d’aciéries chinoises. Ce n’est sans doute pas un hasard. L’affaire éclate alors que les négociations entre la China Iron & Steel Association (Cisa) – qui représente les 1 200 aciéristes chinois – et leurs fournisseurs de matières premières, Rio Tinto, l’australien BHP Billiton et le brésilien Vale, piétinent. Engagées il y a neuf mois, elles étaient censées fixer avant le 30 juin le prix du minerai de fer pour 2009 et 2010.
La Chine, qui absorbe la moitié de la production mondiale, veut coûte que coûte faire baisser les prix et ne se contente pas de la réduction de plus de 30 % arrachée, en mai, par le Japon et la Corée du Sud : elle exige au moins 45 %. Mais l’augmentation de ses besoins au cours du premier semestre (+ 29 %) est, pour les géants miniers, un argument en… acier trempé. Du coup, nul ne sait quand les négociations aboutiront. D’autant qu’un autre contentieux plombe les relations entre les deux parties. Le 5 juin, les actionnaires de Rio Tinto ont repoussé l’offre du groupe chinois Chinalco de faire passer sa participation au capital du groupe de 9 % à 18 %. Une couleuvre que Pékin n’a toujours pas avalée.
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