Doublé pour l’Afrique
Des corps entassés les uns contre les autres. Certains à même le sol, d’autres allongés sur des bas flancs, la tête recouverte d’un tee-shirt, la chemise entrouverte. Des visages brisés par l’épuisement. Ces réfugiés zimbabwéens qui ont fui le régime de Mugabe ont échoué dans une église méthodiste de Johannesburg. Témoin de leur dénuement, le Sud-Africain David Goldblatt, 78 ans, qui photographie depuis plusieurs décennies la capitale économique de la nation Arc-en-Ciel. Sous tous ses angles et sans complaisance.
Ce descendant de migrants juifs allemands, qui a commencé sa carrière comme photographe de presse en 1948, a reçu, le 16 juin, le prix Henri-Cartier-Bresson pour le projet TJ (initiales des anciennes plaques minéralogiques « Transvaal Johannesburg »). Cette récompense, dotée de 30 000 euros, lui permettra de travailler sur le thème de la criminalité et de sa politique de prévention. Un travail qui sera exposé à la Fondation Henri-Cartier-Bresson, à Paris, en 2011.
En 2006, Goldblatt avait été le second Africain à recevoir le prestigieux prix Hasselblad, après le Malien Malick Sidibé, de six ans son cadet. Également récompensé par le Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière, ce dernier a reçu, le 22 juin, le prix PhotoEspaña Baume & Mercier (12 000 euros) pour ses « qualités exceptionnelles de portraitiste », « sa sensibilité et sa personnalité, qui font de lui l’un des photographes les plus célèbres d’Afrique ». Ses œuvres, ainsi que celles de Seydou Keïta, lauréat comme lui des Rencontres africaines de la photographie de Bamako, sont exposées jusqu’au 13 juillet à l’Institut national des arts de la capitale malienne.
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