Fesman 2009, la négritude célébrée

Quarante-trois ans après son lancement, à l’initiative de Léopold Sédar Senghor, Dakar doit accueillir en décembre la troisième édition du Festival mondial des arts nègres.

Publié le 19 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Où va le Sénégal ?
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Le mois de décembre 2009 sera-t-il celui de la « Renaissance africaine », thème de la troisième édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman) ? Malgré quatre reports, tout le laisse croire. S’il est vrai que la fièvre du Fesman n’a pas encore gagné les Sénégalais, la réunion qui s’est tenue à Dakar du 2 au 4 mars, à laquelle participaient une centaine de sommités des cinq continents, a permis de faire le point sur l’état d’avancement du projet : en décembre prochain, pour la seconde fois de son histoire, la capitale sénégalaise sera le point de convergence de la crème des artistes noirs d’Afrique et du monde entier.

Initialement prévu en 2006, à l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance du poète-président Léopold Sédar Senghor, pour une durée de trois semaines, le Fesman III se tiendra finalement du 1er au 14 décembre 2009. « Nous avons décidé de le raccourcir pour le rendre plus intense », explique l’écrivain sénégalais Alioune Badara Bèye, coordinateur général de la manifestation, qui rappelle que la première édition fut repoussée trois fois avant d’avoir lieu, en 1966, à Dakar, et que onze ans s’écoulèrent avant la tenue de la deuxième, à Lagos, en 1977. « L’organisation nécessite bien plus de moyens et une plus grande mobilisation que les éditions précédentes car le monde a changé, argumente Bèye. La première édition a coûté moins de 6 millions de dollars, la deuxième 25 millions, et le budget de la troisième dépasse les 39 millions. » Les sponsors prenant en charge 75 % du financement.

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Plus de 100 000 personnes (visiteurs, exposants, conférenciers…) sont attendues au pays de la Teranga pour ce festival dont le parrain d’honneur est l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, décédé le 17 avril 2008. Si l’on en croit le comité d’organisation, Dakar sera prêt à temps pour accueillir ses hôtes dans de très bonnes conditions. La ville bénéficie déjà d’infrastructures de qualité, dont certaines ont été entièrement rénovées en 2008 pour le sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), et la réhabilitation des sites devant abriter les différentes manifestations commencera en juin. « Plus de 50 techniciens font en ce moment l’état des lieux », précise Bèye. Des centaines d’artistes – toutes disciplines confondues – et les délégations de plus de 80 pays devraient participer à l’événement (contre 39 en 1966), mais, pour l’instant, seuls 53 ont confirmé leur venue. De Rio à Bruxelles, en passant par les Caraïbes et l’Océanie, des artistes-ambassadeurs et des commissions continuent de parcourir le monde pour renforcer la mobilisation.

Les organisateurs du Fesman ont encore quelques mois pour tout mettre en place et offrir à l’Afrique un festival grandiose. En attendant, sur les hauteurs des Mamelles, point culminant de Dakar, la construction du Monument de la Renaissance africaine avance. Cette « statue de la liberté » version sénégalaise, imaginée par le président Wade et conçue par l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, est réalisée par des Nord-Coréens.

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