Chocolat : gourmandise ou médicament ?

Professeur honoraire de cardiologie de la faculté de médecine de Marseille

Publié le 21 avril 2009 Lecture : 1 minute.

Originaire d’Amérique du Sud tropicale, le cacao a d’abord été apprécié par les Amérindiens pour ses propriétés fortifiantes et aphrodisiaques. Les fèves étaient broyées jusqu’à former une pâte assez ferme à laquelle on ajoutait de la farine de maïs, des herbes, du poivre et du piment. Ce « cadeau des dieux », très apprécié, pouvait servir de monnaie, comme l’or et l’argent.

Les Espagnols découvrirent le cacao après avoir massacré les populations indiennes. En 1544, des moines dominicains apportèrent ce produit au roi d’Espagne, qui l’apprécia. De là, le cacao gagna la France, puis l’Europe entière… sauf l’Angleterre, dont les navigateurs jetaient à la mer ces graines auxquelles ils n’accordaient aucun intérêt. En revanche, les Espagnols et les Français créèrent des plantations de cacaoyers dans leurs colonies africaines.

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Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les vendeurs de cacao étaient les pharmaciens, qui le proposaient comme médicament. Les choses ont complètement changé lorsque, en 1828, Conrad Van Houten réussit à séparer les graisses du cacao (le beurre de cacao) de la poudre de cacao, soluble dans l’eau et le lait, qui sera très appréciée des enfants. Beurre, poudre et sucre seront à l’origine de nombreuses pâtisseries. Le chocolat n’est pas toxique pour l’homme, mais chiens et chats sont sensibles à la théobromine, qui peut les tuer.

Depuis une quinzaine d’années, on remet à l’honneur les propriétés médicales du chocolat. Il contient surtout des graisses (peu productrices de cholestérol) et des sucres, mais aussi des protéines, du calcium, du magnésium, du phosphore et des vitamines. Cent grammes de chocolat procurent 500 à 600 calories (le minimum nécessaire est de 1 500 par jour). Aussi, les rations de survie contiennent-elles fréquemment des barres chocolatées. En outre, la présence d’antioxydants induit un effet de protection artérielle. Le chocolat a une action euphorisante et stimulante, mais il n’entraîne aucune dépendance… Seulement une chocomanie !

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