L’épreuve du feu

Menacé par les rebelles venus du Soudan, le président tchadien, Idriss Déby Itno, a pu tester la solidarité régionale.

Publié le 15 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Où va l’Afrique centrale ?
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Où va l’Afrique centrale ?

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Dès l’attaque de N’Djamena, le 13 avril 2006, par des rebelles infiltrés en provenance du Soudan, les chefs d’État de l’Afrique centrale ont voulu marquer le coup. Réunis, quelques jours plus tard, en sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Gabonais Omar Bongo Ondimba, le Congolais Denis Sassou Nguesso, l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema et le Centrafricain François Bozizé ont condamné « l’agression contre le Tchad ». Ils ont voté une motion de soutien à leur homologue Idriss Déby Itno et au peuple tchadien. Mais c’est surtout après l’attaque du 2 février 2008, qui a vu les rebelles arriver aux portes du palais de N’Djamena – avant qu’ils ne soient repoussés après de violents combats et d’importants dégâts matériels –, que les chefs d’État de la sous-région ont réagi avec plus de vigueur. Tous lui ont manifesté leur solidarité. « L’esprit Cemac » a résisté à l’épreuve du feu.

Teodoro Obiang Nguema est allé plus loin encore. Il a débloqué 1 milliard de F CFA (environ 1,52 million d’euros) en guise de participation aux efforts de reconstruction de la capitale tchadienne. Le geste a touché Idriss Déby Itno, qui, en retour, a dépêché son ministre de la Défense, Wadal Abdelkader Kamougué, à Malabo, au lendemain de l’attaque du palais présidentiel par des pirates nigérians, le 17 février dernier. Déterminé à renforcer l’axe N’Djamena-Malabo, Déby Itno a ouvert une ambassade en Guinée équatoriale, confiée à son ex-directeur du Protocole, Ngaryanan Djagué Nahari. Enclavé, privé d’ouverture à l’est par la rupture de ses relations avec le Soudan, le Tchad est, avec la Centrafrique, celui qui a le plus intérêt à une Afrique centrale intégrée. Déby Itno y travaille, tentant d’arrondir les angles entre ses homologues de la sous-région : il œuvre ainsi à aplanir le différend autour de l’îlot de Mbanié entre le Gabon et la Guinée équatoriale et joue l’équilibre dans la querelle de leadership qui oppose Libreville à Yaoundé au sein de la Cemac. Lié à Bongo Ondimba, il tient à garder de bons rapports avec Paul Biya pour des raisons économiques objectives. Extrait à Doba, le pétrole tchadien transite par Kribi, au Cameroun, pour être écoulé sur le marché international, et, depuis la crise avec Khartoum, l’essentiel des importations tchadiennes passe désormais par le port de Douala.

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