Sanofi et Saïdal renouent en Algérie

WPS, la filiale commune aux deux groupes pharmaceutiques, va être relancée grâce aux mesures du gouvernement en matière de médicaments et d’investissements étrangers.

Publié le 17 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

La rumeur court à Alger : Sanofi-Aventis Algérie relance WPS (Winthrop Pharma Saïdal), sa filiale détenue en joint-venture avec Saïdal (30 % du capital), fleuron de l’industrie pharmaceutique algérienne avec un chiffre d’affaires d’environ 90 millions d’euros et numéro un de la production de médicaments dans le pays. Si Sanofi-Aventis Algérie refuse de s’exprimer, Saïdal confirme le dégel du partenariat. « Oui, nous allons relancer WPS avec la nouvelle politique du gouvernement en matière de médicaments », indique Fatoum Akacem, directrice des partenariats au sein de l’entreprise publique. Qui précise : « Notre partenariat est ancien, entamé en 1998 via un protocole d’accord signé avec Rhône-Poulenc, puis reconduit en 1999 », lorsque sa fusion avec un groupe allemand a donné naissance à Aventis. Dénommée Aventis Pharma Saïdal (APS), la filiale a été rebaptisée Winthrop Pharma Saïdal (WPS), après la fusion en 2004 du franco-allemand avec le français Sanofi-Synthélabo.

Pourquoi alors relancer WPS aujourd’hui ? Trois raisons s’imposent : primo, la décision prise fin octobre 2008, et concrétisée par un arrêté fin novembre, interdit l’importation de médicaments fabriqués localement et contraint les laboratoires étrangers à investir dans la production locale. À quoi s’ajoute la récente mesure qui impose aux sociétés étrangères importatrices de céder au moins 30 % de leur capital à un partenaire algérien. Enfin, la nouvelle politique du médicament impulsée par le gouvernement algérien mise sur l’essor des génériques. Sanofi-Aventis, qui produit et importe des médicaments en Algérie, a compris le signal. Jusqu’ici, le français se contentait d’importer ses princeps (médicaments originaux brevetés), compte tenu d’un marché du générique encore peu développé (35 %, selon les chiffres officiels) et donc peu rentable. Or la vocation d’origine de Winthrop Pharma Saïdal est de produire des génériques (toutes les filiales de Sanofi-Aventis dédiées aux génériques portent le nom de Winthrop). En février 2009, WPS a d’ailleurs obtenu ses premières autorisations de mise sur le marché pour trois produits (un antifongique, un antihypertenseur, un antidiabétique).

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Reste une question : Saïdal et Sanofi-Aventis doivent tous deux alimenter WPS en molécules génériques. Mais lesquelles, et qui va céder quoi ? Ils se réuniront fin mars pour trancher la question.

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