Les premiers pas de la gestion collective

Permettant d’investir en Bourse de manière indirecte, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières n’ont guère séduit en Afrique subsaharienne. â¨Mais maintenant qu’ils s’ouvrent aux particuliers, la donne pourrait changer.

Publié le 4 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est un canal d’investissement qui a fait ses preuves en Europe et au Maghreb, mais qui reste encore peu connu du grand public en Afrique subsaharienne. Et pour cause : les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM, voir encadré) n’y ont qu’une existence récente. Les plus anciens ont en effet démarré leurs activités entre 2002 et 2003. Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ils géraient en 2008 (date des chiffres disponibles les plus récents) un total d’actifs d’environ 61 millions d’euros, en hausse de 9 % sur un an. Un montant encore très faible et qui n’est rien comparé à l’épargne mobilisée en Tunisie, par exemple, où les actifs gérés via ces fonds d’investissement connaissent une progression annuelle moyenne de 20 % par an et totalisaient près de 2 milliards d’euros sous gestion en 2008.

« L’avantage de la gestion collective, c’est qu’elle permet à un particulier dont les moyens sont limités d’avoir accès aux opportunités d’investissements qui sont généralement proposées aux entreprises ou aux plus riches », explique Gaspard Ouédraogo, président du conseil d’administration de la Société ouest-africaine de gestion d’actifs (Soaga). Aussi regrettable soit-elle, l’affaire des « Madoff » ouest-africains, dans laquelle des placements (fictifs) soi-disant rémunérés à plus de 200 % d’intérêt par an ont été proposés à plusieurs centaines de milliers d’épargnants novices, est révélatrice de l’existence d’une vraie demande en produits de placement potentiellement rentables.

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ECOBANK PREND LES DEVANTS

Du coup, les OPCVM s’ouvrent aux particuliers. « Il est temps de sensibiliser nos populations et de leur proposer des outils professionnels de placement, estime Gaspard Ouédraogo. D’ici à la fin de l’année, de nouveaux produits destinés aux particuliers et à la diaspora vont être lancés dans trois pays de la sous-région. »

Ecobank Asset Management, filiale de gestion d’actifs du groupe bancaire panafricain, a déjà pris les devants avec FCP Patrimoine, son fonds commun de placement (FCP) destiné aux particuliers. Le groupe gère également un autre fonds, Prima Capital, réservé notamment aux compagnies d’assurances vie. De même, Bank of Africa a reçu récemment un agrément pour sa filiale BOA Asset Management, qui devrait proposer ses propres OPCVM.

Au total, moins d’une dizaine de sociétés de gestion d’actifs opèrent dans la zone UEMOA. Parmi elles, Sogespar, détenue à 100 % par la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI) et qui gère les FCP Sogeavenir et Sogevalor. Mi-2009, le sénégalais CGF Gestion, qui gère le fonds de retraites du Sénégal, a lancé avec la branche financière de la Poste du Sénégal le FCP PosteFinances Horizon, destiné au grand public. Début 2010, ce fonds avait une valeur liquidative d’environ 152 000 euros. Autant de premiers pas vers le développement d’un véritable marché de la gestion collective en zone CFA.

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