Joburg sourit, Tana pleure

Malgré le ralentissement économique, les banques sud-africaines continuent de truster le haut du classement. Si l’Angola a le vent en poupe, Madagascar pâtit de la crise politique.

Publié le 13 janvier 2011 Lecture : 3 minutes.

Pas de révolution majeure dans la hiérarchie des banques sud-africaines. Les cinq premières sont les mêmes que dans notre précédente édition, et le groupe Standard Bank conforte sa pole position, avec un total de bilan de 180 milliards de dollars, en hausse de 35 % par rapport à l’exercice précédent. Le groupe a vu toutefois son bénéfice chuter de près de 20 % en 2009, à la suite du ralentissement de l’économie. La seule filiale sud-africaine de Standard Bank enregistre un produit net bancaire (PNB) de 2,9 milliards de dollars en 2009, qui progresse de plus de 25 % par rapport à l’année précédente. Selon le magazine The Banker, le groupe a de fortes chances de maintenir cette position dominante en 2010 grâce à ses investissements dans des zones à forte croissance. Cette stratégie a été facilitée par l’arrivée d’un nouvel actionnaire en février 2008, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), qui détient une participation de 20 %. Standard Bank a été classé au 106e rang mondial par la publication financière britannique, réalisant un gain de quatre places par rapport à l’enquête de 2008.

Dans le sillage du numéro un, ses rivaux Absa (3e), Nedbank (4e) et FirstRand (5e) maintiennent plus ou moins leurs positions : FirstRand s’est fait doubler par Nedbank à l’issue de l’année écoulée. Ces deux établissements restent au coude à coude, avec un total de bilan d’environ 76 milliards de dollars chacun, mais un PNB de près de 2,2 milliards pour Nedbank et de 1,6 milliard pour FirstRand. Malgré ce recul, FirstRand poursuit son développement géographique. Son réseau First National Bank, déjà solidement installé en Namibie, au Botswana, au Swaziland, au Lesotho et au Mozambique, a commencé à opérer en Zambie et projette de s’implanter en Tanzanie et en Angola. Quant à Nedbank, le principal point d’interrogation tient à son avenir capitalistique. Contrôlé par l’assureur anglo-sud-africain Old Mutual, il a été convoité successivement par le britannique Standard Chartered puis par son compatriote HSBC. Enfin, parmi les enseignes qui montent, on saluera la performance de Capitec Bank, qui passe de la 41e à la 25e place sous-régionale, et affiche un total de bilan de 1,28 milliard de dollars, contre 525 millions pour l’exercice précédent. Capitec, qui s’est fait une spécialité du prêt de masse, revendique 70 000 nouveaux clients tous les mois depuis un an.

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Les 50 premières banques <span class=d'Afrique Australe en 2010" />

Si les banquiers sud-africains ont le sourire, leurs voisins botswanais sont plus circonspects. Avec quatre établissements, Gaborone accuse le coup du ralentissement de l’activité minière. En 2009, après avoir réduit les financements au secteur extractif, les banques ont même suspendu l’octroi de crédits aux mineurs en raison des risques de pertes d’emploi. Sur un marché atone, First National Bank of Botswana prend malgré tout la tête (19e) et devance désormais les deux plus anciennes banques de la place, Standard Chartered et Barclays.

À l’inverse, le marché angolais reste très dynamique. Le résultat de 2009 de Banco africano de investimentos s’est accru de 39 %, passant de 166 millions de dollars en 2008 à 231 millions. De son côté, le britannique Standard Chartered a ouvert une succursale en Angola en février 2010 et poursuit sa stratégie d’élargir son implantation sur le continent africain, où il est présent dans treize pays.

Si l’Angola, avec sept établissements classés dans les 200, a le vent en poupe, le Mozambique, la Namibie et la Zambie restent des marchés plutôt frileux. Seul événement notable : Ecobank a inauguré une filiale à Lusaka (Zambie) en septembre 2009.

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Enfin, dans l’océan Indien, les banques mauriciennes maintiennent des résultats honorables malgré la baisse du volume des investissements étrangers au cours du premier semestre 2009, qui a surtout touché le secteur financier. En revanche, la crise institutionnelle malgache relègue Bank of Africa et BNI (Crédit agricole) dans les profondeurs du classement. Ce qui n’a pas empêché BGFI de parier sur la Grande Île : le groupe gabonais a ouvert une filiale à Antananarivo en 2010.

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