Obiang Nguema à la manœuvre

Publié le 26 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La bataille pour la succession du président Teodoro Obiang Nguema n’aura pas lieu… cette année. Celui-ci a en effet décidé de se présenter à l’élection présidentielle de 2009, renvoyant les différents groupes rivaux de son entourage à leurs querelles ordinaires. Porté au pouvoir en 1979 par un coup d’État, l’ancien militaire a toutes les cartes en main pour diriger le pays jusqu’en 2016. Si l’instauration du multipartisme, en 1991, a permis une relative libéralisation de la vie politique, l’essentiel des pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire – reste concentré dans les mains de ceux qui composent le premier cercle présidentiel, notamment les barons du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE, parti du président) et leurs alliés de la mouvance présidentielle. Initialement prévues en mars 2008 mais repoussées au second semestre faute de moyens, les élections municipales devraient confirmer cette domination. L’opposition, incarnée par la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), ciblera avant tout l’électorat des deux grandes métropoles du pays, Malabo et Bata, où ses militants sont le mieux implantés. Avec seulement huit conseillers municipaux et deux sièges sur cent à l’Assemblée nationale, la CPDS cherchera à renforcer son ancrage dans le paysage politique.

Sur le plan économique, la croissance a repris de plus belle en 2007 pour atteindre 21,5 %, contre 8,2 % un an auparavant, portant le produit intérieur brut à plus de 4 300 milliards de F CFA. Une performance qui résulte de la forte hausse du prix du baril, de l’augmentation de la production de gaz et de la poursuite de la construction des infrastructures publiques. Le pays mise désormais sur le gaz et ses dérivés, dont les exportations s’élèvent actuellement à 1,6 million de tonnes par an. Inauguré en octobre 2007, le premier train de gaz naturel liquéfié de la société EG-LNG devrait porter ce volume à plus de 3,4 millions de tonnes dès 2008. La construction d’un second train, pour laquelle le gouvernement recherche actuellement des financements, pourrait permettre d’atteindre 8 millions de tonnes. Les exportations de brut devraient, elles, continuer à décliner – 16,7 millions de tonnes en 2007, contre 17,1 millions en 2006 et 17,9 millions en 2005 – en raison du tassement de la production du champ de Zafiro et de l’absence de nouvelles découvertes.

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Gaz ou pétrole, la manne des hydrocarbures ne sera pas éternelle. Et reste très mal partagée. Ce double constat a conduit les autorités à élaborer un Plan de développement national ainsi qu’un millier de propositions contenues dans un document de stratégie, à mettre en œuvre d’ici à 2020. Le gouvernement entend relancer une agriculture moribonde, développer une pêche à fort potentiel et promouvoir les agro-industries. Prenant exemple sur les dragons asiatiques, les autorités aimeraient par ailleurs rendre leur pays attractif pour le commerce et les technologies. Elles misent sur les investissements dans l’industrie – pétrochimique –, le tourisme, les télécommunications et les services, notamment. Des ambitions louables qui se heurtent cependant à un certain nombre d’obstacles, comme le faible niveau de l’enseignement et de l’expertise, la corruption généralisée et l’absence de politique attractive en matière d’investissements. Les PME ne sont d’ailleurs pas légion à se lancer sur le marché équatoguinéen, en raison d’un fort regain de nationalisme économique qui oblige toutes les sociétés étrangères à ouvrir leur capital à des opérateurs locaux.

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